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vendredi 7 septembre 2012

MONDIALISATION-ECONOMIE. L’économie mondiale à la recherche d’un moteur


Le CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales) publie son traditionnel et annuel livre sur l’économie mondiale (*) au moment où celle-ci est dans l’incertitude et ses responsables dans l’inquiétude.
Comme l’explique deux des auteurs de cet ouvrage collectif, Agnès, Bénassy-Quéré – directrice du CEPII – et Agnès Chevalier, «la faiblesse de la croissance américaine et le ralentissement des pays émergents laissent l’économie sans moteur».
Et celui-ci ne risque pas d’être l’Europe où la croissance est proche de zéro (et celle de la zone euro en récession).
D’autant que les dernières prévisions de l’OCDE pour 2013 ne sont pas bonnes avec une récession en vue en France mais aussi en Allemagne.
Dès lors, les auteurs ne sont guère optimistes à l’image d’Agnès Chevalier: «cinq ans après le début de la crise financière, l’incertitude sur la politique budgétaire américaine et le ralentissement dans les pays émergents s’ajoutent à la spirale infernale qui emporte la zone euro pour assombrir les perspectives de l’économie mondiale».
Concernant plus spécifiquement les deux grandes puissances mondiales, les Etats-Unis et la Chine, les visions de leur avenir par les économistes du centre d’études sont assez différentes comme on peut aisément le comprendre.
Pour l’Amérique, Christophe Destais estime que la future administration, issue des élections présidentielles et législatives du 6 novembre prochain), devra gérer des «grands défis économiques qui l’attendent: mise en œuvre d’une politique budgétaire de long terme qui rassure les créanciers sans que l’ajustement ne pèse trop sur une conjoncture fragile, rendre l’économie américaine plus riche en emplois mais aussi – certainement – mettre en place les filets de sécurité qui lui permettent de vivre avec un volet plus important de chômeurs, contribuer à la stabilisation, voire au redressement des comptes extérieurs et à la réindustrialisation du pays, enfin, assainir vraiment les pratiques du secteur financier».
Le tout dans un environnement politique polarisé que l’échéance électorale ne règlera pas selon les sondages, avec des démocrates et des républicains qui ne semblent pas capables de trouver les compromis nécessaires par la faute d’une radicalisation parfois extrême des élus du Parti républicain.
En revanche, Michel Aglietta, même s’il pointe les déséquilibres et les faiblesses de la Chine, n’en fait pas moins un descriptif de son développement en 2030 très largement positif alors que de sombres nuages pèsent actuellement sur l’économie du pays, sur la capacité de Pékin à créer un véritable marché intérieure et à se désintoxiquer de ses exportations et, surtout, sur sa capacité gérer un système financier plombé par des dépenses d’infrastructures par l’Etat central pour soutenir la croissance et par un endettement énorme des gouvernement locaux (pour soutenir l’emploi mais aussi dû à la corruption) par le biais de structures incapables de faire face à leurs engagements.
Mais il est vrai, et c’est le pari de l’économiste du CEPII, que les Chinois ont encore la possibilité d’infléchir leur avenir grâce à de très nombreux atouts et retrouver leur rang perdu au cours du XIX° siècle de première puissance économique mondiale.
Quoiqu’il en soit, les défis pour tous les pays de la planète sont immenses comme nous le rappelle fort justement et à propos cet ouvrage toujours aussi intéressant.
Alexandre Vatimbella
© 2012 LesNouveauxMondes.org

- L’Economie mondiale 2013, CEPII, Editions La Découverte