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mardi 25 mai 2010

EDITORIAL- MONDIALISATION. Tout le monde rêve de devenir fournisseur de la Chine!


Vous allumez la télévision et vous voyez Thimothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain, se féliciter que les exportations des Etats-Unis vers la Chine aient doublé depuis le début de l’année et de citer l’exemple d’une PME de midwest qui a vendu des panneaux solaires à une école chinoise. Vous ouvrez le journal et vous voyez que l’avenir du luxe français, du vin français, des automobiles françaises, du nucléaire français, etc. se trouvent en Chine. L’Afrique, de son côté veut devenir, si elle ne l’est déjà, le fournisseur principal de matières premières à la Chine. Et l’on pourrait multiplier les exemples à l’infini, de Londres à Sydney, de Mumbai à Rio de Janeiro en passant par Moscou ou Tokyo.

Oui, le monde entier lorgne le marché chinois comme s’il était la dernière chance pour ne pas disparaître. Un peu comme le dernier saloon avant le désert, celui qui va permettre de ne pas mourir de soif. Etrange retournement quand on sait que le monde avait choisi la Chine pour devenir son fournisseur avec ses produits à bas prix!

Aujourd’hui, c’est la Chine qui est riche et les autres qui se sont appauvris. Avec l’argent gagné grâce aux autres, la Chine peut maintenant acheter aux autres ce qu’ils ont à lui vendre. Mais, attention, pas n’importe comment, comme vient de le définir le gouvernement qui indique que tous les investisseurs ne sont les bienvenus en Chine, notamment ceux qui fabriquent des produits sans intérêts technologiques pour le pays…

L’usine du monde créé par le monde devrait devenir, grâce au monde, le premier client du monde! C’est en tout cas le fantasme de tous les milieux économiques, notamment en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Car si le marché semble mirifique et ses taux de croissance impressionnants, rappelons quelques évidences.

D’abord, la Chine a de l’argent parce que nous lui en donnons. En clair, ce sont encore les exportations qui font tourner la machine économique chinoise. Donc, nous nourrissons encore le pays que nous voulons voir nous nourrir… Ensuite, en réorientant sa croissance vers sa consommation intérieure, la Chine privilégiera évidemment ses propres entreprises et passera des accords avec les entreprises étrangères que lorsque ceux-ci seront gagnants pour elle. Enfin, la solidité de l’économie chinoise qui souffre de nombreux déséquilibres et de la constitution de bulles (boursières et immobilières notamment) ne garantira pas que l’eldorado que s’imaginent le reste du monde va demeurer aussi fringuant dans les années à venir.

Peu importe pour le monde qui a besoin de croire que tout finira par s’arranger sans faire de trop gros efforts. Sauf que si la Chine tousse, le monde risque de mourir de pneumonie…

Alexandre Vatimbella

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