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dimanche 10 janvier 2010

EDITORIAL-MONDIALISATION. Le faux internationalisme de la Chine


La Chine vient de se féliciter des résultats du Sommet de Copenhague sur le climat où elle a défendu bec et ongle ses propres intérêts au nom… de tous les pays en développement! Ce n’est évidemment pas la première fois ni la dernière que le Parti communiste chinois utilise un pseudo-internationalisme – qui n’est plus celui des révolutionnaires mais des nations pauvres – pour faire avancer sa propre et unique cause.

Car la Chine, pas plus que l’Inde, le Brésil ou la Russie et pas plus que les Etats-Unis ou l’Europe, n’est une nation altruiste qui ferait passer le bien-être mondial avant celui de son peuple et préfèrerait la grandeur d’une cause humanitaire à celle de son Etat. Cela s’appelle de la realpolitik et les dirigeants de Pékin sont rompus à sa pratique et à ses arcanes depuis fort longtemps.

Evidemment, l’intérêt de la Chine peut coïncider avec celui du monde et des pays en voie développement mais cela sera, le plus souvent, fortuit et ne participera pas d’une volonté de prendre ses responsabilités de grande puissance. D’autant que ces responsabilités-là, Pékin n’en veut pas car cela impliquerait de brider son développement économique qui est désormais la seule fondation de la légitimité des communistes et de leur régime autoritaire. Car la croissance permet d’enrichir les Chinois mais aussi de développer le social et éviter les mécontentements de la population ainsi que les tendances autonomistes et séparatistes de nombreuses provinces ce qui est, a été et sera la terreur du pouvoir central.

En 2010, la Chine sera le premier exportateur mondial et peut-être la deuxième puissance économique derrière les Etats-Unis. Et comme le Japon (qu’elle va peut-être détrônée de la place de deuxième puissance économique), et comme l’Allemagne (qu’elle vient de détrôner de la place de premier exportateur mondial), la Chine refuse de prendre, pour l’instant, les responsabilités internationales qui vont avec son nouveau statut. Au vu des résultats de ses illustres prédécesseurs et au vu, a contrario, de l’échec retentissant de l’URSS, elle a quelque part bien raison!

Néanmoins, elle ne pourra et ne voudra sans doute pas se cantonner dans les seconds rôles du fait de son passé, de sa fierté et de ses intérêts géostratégiques. Cela sera alors le deuxième réveil de la Chine et il pourrait bien aussi ébouriffant que le premier…

Alexandre Vatimbella

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