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jeudi 16 avril 2009

INDE-ECONOMIE. Début des élections législatives sous fond de crise économique


C’est à partir d’aujourd’hui et pendant un mois que les Indiens vont voter pour renouveler la chambre du Peuple en vue de former un nouveau gouvernement. Le scrutin est ouvert même si le Parti du congrès est donné vainqueur. Mais quel qu’il soit, ce dernier devait continuer la politique économique d’ouverture.


Il faut bien un mois pour organiser les plus grandes élections démocratiques du monde avec plus de 714 millions d’électeurs potentiels. L’Inde va donc commencer à élire, à partir d’aujourd’hui ses 543 députés à la Lok Sabha (chambre du Peuple) et de ces élections sortira une majorité pour former un gouvernement. Reste que le scrutin semble très serrer et qu’aucune majorité nette pourrait sortir des urnes ce qui impliquerait une nouvelle coalition bancale mais dont il est difficile de voir les contours (rappelons que la sortante avait volé en éclats à propos de l’accord nucléaire avec les Etats-Unis avec le départ des partis de gauche dont le Parti communiste et obligeant le Parti du congrès à former une coalition avec deux partis régionaux en attendant les élections).

Si la campagne électorale a coûté plus cher que les présidentielles américaines (!), celle-ci n’a pas réussi à aborder les vrais problèmes mais plutôt, selon la presse indienne, de faire des promesses totalement démagogiques. Au niveau économique, le principal parti d’opposition, le parti nationaliste de centre-droit BJP (Bharatiya Janata Party) a basé son programme sur les nouvelles technologies et l’accès pour tous à internet alors que le Parti du congrès de centre-gauche au pouvoir veut rééquilibrer la croissance en faveur des pauvres, son électorat naturel duquel il s’est quelque peu détourné ses dernières années pour jouer la carte des classes moyennes et de l’ouverture économique qui n’a guère profité jusqu’à présent aux centaines de millions de ruraux qui vivent dans la précarité souffrant d’un manque d’éducation et de malnutrition. Les deux parti sont au moins d’accord pour poursuive le développement de l’économie indienne, à défaut de celle du pays, tant la croissance a été une aubaine pour les plus riches dont la fortune représente une part très importante du PIB du pays. Mais la libéralisation des marchés financiers seraient certainement accrue avec l’arrivée du BJP au pouvoir alors que le Parti du congrès devrait poursuivre sa politique d’une ouverture graduelle d’une économie qui, pendant très longtemps, fut extrêmement protectionniste et qui le demeure encore dans de nombreux secteurs. Une coalition de partis régionaux, dont le poids ne cesse de grandir au détriment des deux partis nationaux (qui ne représentent qu’un peu plus de la moitié de l’électorat), se présente comme une troisième force (le Troisième front) et espère bousculer les deux mastodontes et - pourquoi pas? - former le prochain gouvernement. Leurs motivations essentiellement régionalistes ou représentant un groupe social déterminé rendent leur programme commun très flou. Mais ils ont une personnalité de premier plan en la personne Mayawati, l’égérie des basses castes notamment de la plus basse, les dalits, et qui dirige l’Etat de l’Uttar Pradesh, le plus peuplé de l’Inde.

Les résultats de ces élections seront connus en mai prochain. Si le Parti du congrès est vainqueur, il reconduira Manmohan Singh, le Premier ministre sortant et si le BJP l’est, il mettre le vétéran de la politique, L.K. Advani à ce poste.


Alexandre Vatimbella

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