Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

vendredi 17 avril 2009

CHINE-SOCIAL. Depuis 30 ans, la priorité de la Chine c’est l’efficacité économique, pas la justice sociale


Pour le Parti communiste chinois, le plus important est le développement de l’économie, condition première d’une justice sociale. Mais cette dernière est toujours conditionnée à la première d’où le sous-développement des régions rurales.


Pour le sociologue Chen Guangjin, vice-directeur de l’Institut chinois de sociologie, «la priorité du gouvernement depuis 30 ans, c’est l’efficacité économique et politique et seulement si cela est possible, la justice sociale et économique». Lors d’une conférence à l’Ifri (Institut français des relations internationales) sur les régions rurales de la Chine, il a indiqué que «les droits économiques et sociaux des ruraux sont très fragiles et sont beaucoup moins importants que ceux des urbains et peuvent être bafoués beaucoup plus facilement, notamment par des patrons. Ils sont donc très vulnérables». Selon lui, «le point-clé du développement rural dans le futur est l’amélioration des droits économiques et sociaux des populations des campagnes». Car, jusqu’à présent, «les ruraux ont très peu bénéficié de la croissance économique et l’écart de revenu entre ruraux et urbains se creuse». Une des raisons de la situation difficile des populations rurales est la superficie trop limitée de leurs terres où ils ne peuvent faire vivre leurs familles et gagner suffisamment d’argent». Il voit donc dans la nouvelle loi sur la propriété de la terre (qui appartiendra toujours à l’Etat mais qui pourra être «vendue» par les agriculteurs), une voie pour permettre aux revenus des ruraux d’augmenter.

Néanmoins, le professeur Chen estime que la politique suivi dans les campagnes a donné quelques résultats, notamment en baissant de manière importante les personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté qui sont passées de 270 millions en 1978 à 15 millions en 2008 selon les statistiques du gouvernement. Mais, précise-t-il, il est vrai que celles-ci sont critiquées, même en Chine, car le seuil de pauvreté est beaucoup trop bas, puisqu’il ne concerne que les populations gagnant moins d’un dollar par jour. Ainsi, si l’on ajoute aux personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, celles qui ont des revenus très bas, on obtient 4,6% de la population rurale qui peut être considérée comme vivant en-dessous de ce seuil au lieu des 1,6% des statistiques officielles.


Alexandre Vatimbella

© 2009 LesNouveauxMondes.org