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mercredi 8 avril 2009

CHINE-INTERNATIONAL. La Chine ambiguë quant à son statut mondial


Pékin aimerait bien être le centre du monde. Mais, dans le même temps, les autorités chinoises savent que ce nouveau statut leur imposerait des responsabilités en matière économique, diplomatique et environnementale qu’elles redoutent.


Alors que l’on a parlé avant la tenue du G20 à Londres début avril mais encore plus après ce sommet d’un G2 réunissant la Chine et les Etats-Unis, le nouveau super-duo pour montrer que tout reposait sur l’entente des deux pays, Pékin hésite entre un rôle de superpuissance qui impose des responsabilités et celui de pays émergents en développement qui lui permet, à la fois, d’avancer masqué et de pointer du doigt les fautes des autres.

Ainsi, le gouvernement chinois n’hésite pas à demander un changement de monnaie de réserve mondiale avec le remplaçant du dollar par un panier de monnaies et en signant des accords bilatéraux avec six pays pour des paiements en devises locales tout en refusant que le yuan soit une monnaie totalement convertible et évaluée à sa juste valeur afin de pouvoir manipuler les cours et faire en sorte que ses exportations demeurent compétitives en terme de prix. Même chose au niveau des relations avec le Soudan, l’Iran, la Birmanie, la Corée du Nord ou le Zimbabwe où la Chine peut protéger des pays dictatoriaux et terroristes qui sont intéressant pour elle économiquement et diplomatiquement alors qu’elle condamne le terrorisme islamique et tibétain chez elle.

Bien évidemment, la stratégie de Washington est totalement différente. Même si les Etats-Unis veulent demeurer la seule superpuissance avec tout ce que cela comporte d’avantages, ils veulent partager la responsabilité des problèmes économiques et environnementaux avec la Chine d’autant plus qu’ils estiment que l’enrichissement de cette dernière s’est faite un peu sur leur dos. Et ils souhaitent que la Chine ait une attitude plus claire dans le domaine diplomatique. Impliquer la Chine dans les politiques et les décisions est donc leur but alors que les autorités chinoises hésitent. Leur désir ainsi que leur vision de la grandeur de la Chine les poussent à s’impliquer de plus en plus. Mais cette implication aura comme conséquence de faire apparaître la Chine comme un pays impérialiste, une image qu’elle tente de gommer depuis des années mais aussi de l’obliger à agir dans de nombreux domaines, de la lutte contre le terrorisme à la stabilité économique, au risque de créer des tensions internes et externes importantes.


Alexandre Vatimbella

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