Evidemment, les rancœurs étaient également fortes face à tous ces morts dont des millions de civils parmi lesquels tant d’enfants.
Mais il fallait tenter de dépasser ces sentiments légitimes pour bâtir une Europe qui ne vivrait plus jamais ce que certains considèrent comme une seule et grande guerre mondiale qui s’étale de 1914 à 1945.
Alors des personnes de bonne volonté se levèrent pour proposer de construire l’édifice européen.
Ce fut le cas du ministre des Affaires étrangères français, le centriste Robert Schuman qui, le 9 mai 1950, dans le salon de l’Horloge, au Quai d’Orsay, proposa à l’Allemagne de mettre en commun avec la France sa production de charbon et d’acier et qui aboutit en 1951 à la signature du traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) entre six États européens.
Cette proposition
visait à redresser l’économie en lambeaux des Etats européens mais, plus
profondément, à créer un lien entre eux qui, dans l’esprit de son initiateur,
devait devenir au fil du temps politique, ce qui est survenu tout au long des
années d’existence de cette Europe qui s’appelle aujourd’hui Union européenne.
C’est une des plus belles, sinon la plus belle réalisation d’union entre des
Etats indépendants – si l’on exclut le cas un peu particulier des Etats-Unis d’Amérique
– qui est enviée par de nombreux pays qui ont essayé de mettre sur pied des
communautés du même genre sans y réussir.
Ce 9 mai, dont nous venons de fêter le 75e anniversaire, a fait ce
que l’Europe est aujourd’hui et dont nous devons nous réjouir même s’il est
grand-temps de finaliser cette union politique et de faire en sorte qu’elle
occupe la place qui devrait être la sienne parmi les grandes puissances.