Les Actualités sur Mondiaglobalisation

samedi 31 mai 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Oui aux «faiblesses» de la démocratie, non à sa «naïveté


Face aux autocraties et aux totalitarismes, la démocratie a des «faiblesses» inhérentes à son essence même, ses valeurs morales et humanistes.

Dès lors, elle s’expose à la violence inhérente à ses opposants qu’ils agissent en son sein même ou qu’ils soient extérieurs à elle-même.

La démocratie c’est le régime des «faibles» parce qu’elle est d’abord là pour les protéger contre les menées des «forts» alors que les autocraties et les totalitarismes sont le régime des «forts» de ceux qui s’accaparent le pouvoir par la force et font subir leurs lois iniques aux «faibles».

La démocratie est donc fragile parce qu’elle considère tous ses membres comme égaux et détenant chacun une part de la souveraineté dont la totalité appartient au peuple.

C’est une réalité qui ne peut changer mais c’est ce qui fait la force morale de la démocratie et sa beauté humaniste.

Néanmoins, si l’on doit «faire avec» ces faiblesses, en revanche on ne peut accepter la «naïveté» des démocraties face aux menées des autocraties et des totalitarismes.

Car sa fragilité ne saurait justifier la simplesse voire la niaiserie que montrent trop souvent les gouvernements démocratiques face à leurs prédateurs.

Ainsi, contre les attaques de ceux tant de l’intérieur que de l’extérieur, en aucun cas une démocratie digne de ce nom ne doit pas brader ses valeurs, ses principes et ses règles, jamais elle ne doit reculer sur ses fondamentaux.

D’autant que la légitimité du régime démocratique est indiscutable alors que celle des régimes autocratiques et totalitaires est une fraude.

Dès lors, les pays du monde libre ne doivent à aucun prix être intimidés par les menaces et les déstabilisations mais doivent répondre du tac au tac et montrer leur puissance qui leur vient de la fragilité et de la faiblesse de la démocratie, celle qui fait qu’elle est la seule représentante de la légitimité d’un peuple libre et composé d’êtres humains égaux.

Or ce n’est pas toujours le cas.

Comme lors d’épisodes chaotiques tel celui que nous vivons en ce moment où les pays démocratiques reculent souvent ou sont prêts à des compromissions pour soi-disant sauver la paix et la liberté.

Sauf que l’Histoire nous enseigne que de reculades en reculades, de naïvetés en naïvetés, c’est exactement le contraire qui se produit.

La naïveté n’est jamais acceptable car elle associe toujours la défaite au déshonneur.

 

 


vendredi 30 mai 2025

Le Focus. Trump, un «looser» et un «désastre»


Un tribunal fédéral vient de suspendre ses droits de douane – une nouvelle gifle judiciaire tant la justice sanctionne la plupart de ses décisions – pendant que Poutine se moque de lui en l’embobinant ainsi que Netanyahu, qu’Elon Musk le quitte et que les Américains jugent négativement sa politique tandis que les alliés traditionnels des Etats-Unis élisent des dirigeants qui ont fait campagne contre son nom!

En un peu plus de quatre mois de présidence, Donald Trump a montré son incompétence et est un «looser», qualificatif qu’il utilise sans cesse contre ses adversaires.

Oui, il est un «désastre», une autre de ses insultes préférées.

Mais, soyons clairs, on n’apprend rien du tout.

C’était déjà le cas entre 2017 et 2021 lors de sa première présidence où le tout et n’importe quoi était à l’honneur ce qui n’a pas empêché les Américains de voter majoritairement pour lui en 2024 alors même que Joe Biden avait remis le pays sur les bons rails.

L’inquiétude que l’on peut légitimement avoir pour les Etats-Unis mais aussi pour le monde libre, voire pour la Terre entière puisqu’il est à la tête de la première puissance, c’est qu’il n’a accompli que quatre des 48 mois de son mandat, soit un peu plus de 2%, et qu’au rythme auquel il conduit nous et les Américains vers le précipice, c’est qu’il cause des dommages irréparables que nous devrons payer pendant longtemps et que nous devrons réparer pendant encore plus longtemps.

jeudi 29 mai 2025

Commentaire. Poutine réinstalle des statues de Staline


La réhabilitation de Staline est en cours en Russie.

Un des plus grands criminels du 20e siècle est honoré par ce qui sera peut-être et sans doute un des plus grands criminels du 21e siècle.

Voilà qui n’est pas trop étonnant.

Les deux ont dirigé la Russie par l’assassinat, la terreur et le culte du chef.

Mais, certains diront, n’y en avait-il pas un qui était communiste alors que l’autre semble se préoccuper de tout sauf du prolétariat?

En réalité, deux dictateurs sont bien plus proches l’un de l’autre indépendamment de leurs idéologies.

Même si Hitler et Staline menèrent une lutte à mort, et Hitler, et Staline, ont confié à leurs proches l’estime qu’ils avaient pour leur ennemi et leur admiration de comment chacun avait réussi en si peu de temps à installer une société totalitaire dans leurs pays respectifs.

L’installation d’une statue dans le métro de Moscou de Staline en utilisant la même mise en scène pompeuse qu’à l’époque stalinienne montre l’admiration et l’estime de Poutine pour une canaille qui, pour l’instant, l’a surpassé dans l’horreur.

Une statue ne caractérise évidemment pas à elle seule une réhabilitation de Staline.

Mais celle-ci ne date pas d’aujourd’hui.

Depuis plusieurs années déjà, les discours officiels rendent hommage au «petit père du peuple», les manuels scolaires le présentent sous un jour positif et les livres d’Histoire officielles en font un héros.

Et quand on interroge des jeunes russes, ceux qui parlent d’un patriote – il était géorgien! – qui a accomplit nombre de choses positives.

Sans oublier, comme l’ont déclaré des membres du gouvernement de Poutine, que le modèle à atteindre de la Russie est de revenir à ce qu’était l’Union soviétique en 1945 avec tous les pays colonisés puis annexés et le glacis pillé sans scrupule des pays de l’Est.

D’ailleurs, n’entend-on pas de leurs bouches que cette URSS n’a pas été dissoute et qu’elle existe toujours légalement?!

Staline superstar du poutinisme, cela devrait nous faire plus que réfléchir.

Mais beaucoup de pays ne sont-ils pas aussi dans cette réécriture de l’Histoire qui caractérise le récit national depuis toujours.

L’on peut parier sans trop de risques de perdre, que dans quelques décennies, une sorte de réhabilitation d’Hitler aura lieu d’autant qu’une grande partie du peuple allemand ne sait plus très bien ce qu’il a commis avec, dans le même temps, la montée dans les urnes du parti néo-nazi AfD.

N’oublions pas que le mausolée de Mussolini – qui est un cran en-dessous en matière d’ignominie que les deux autres – est toujours visitable et que l’on peut acheter chez les nombreux vendeurs de souvenirs de quoi honorer le Duce.

Quant à nous, nous vouons un culte à Napoléon – encore un cran en-dessous – dont le cercueil montre l’attachement de la France à sa personne alors qu’il fut tout sauf un démocrate et un humaniste.

Toujours est-il qu’un des plus grands criminels de l’Histoire est aujourd’hui une référence dans la Russie où sévit un autre criminel.

Et ça, ça fait peur.