Les Actualités sur Mondiaglobalisation

mercredi 26 novembre 2025

Commentaire. Ukraine: Le seul plan de paix juste, c’est la défaite de Poutine


Il faut arrêter de parler du «meilleur plan de paix» entre l’Ukraine et la Russie qui nécessiterait des concessions de chaque côté.

Car pourquoi donc l’Ukraine devrait faire des concessions?!

Oui, pourquoi l’agressée qui n’a rien demandé à personne, qui avait réussi à se défaire de l’emprise corrompue de Poutine sur son territoire et qui avait déjà été attaquée par l’armée russe en Crimée et dans le Donbass, qui a été entraîné dans une guerre voulue par un dictateur criminel de guerre qui a commis les pires exactions, serait obligée de perdre une partie de son territoire, ne pourrait avoir l’armée qu’elle désire et serait empêchée de conclure les traités qu’elle souhaite, notamment pour assurer la sécurité de son peuple?

En résumé d’être libre et souveraine.

Oui, pourquoi?

Si l’on cherche une réponse rationnelle à cette capitulation en rase campagne proposée par Trump à Volodymyr Zelensky, il n’y en a qu’une seule: un pacte criminel et de corruption entre l’extrémiste populiste américain et le boucher du Kremlin.

Dès lors, le seul et unique plan de paix juste, c’est la défaite de Poutine.

Il faut bien comprendre de quoi on parle avec une analogie parlante: c’est comme si on avait proposé à Hitler en 1940 une paix avec l’annexion de la Tchécoslovaquie, de la Pologne et de l’Autriche ainsi que de faire de la France, de la Belgique et des Pays-Bas des protectorats.

Au lieu de cela, les démocraties avec, à leur tête des Etats-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que le seul plan de paix juste serait la défaite du nazi.

D’autant que la puissance actuelle de Poutine n’a rien à voir avec celle d’Hitler après la campagne de France et la reddition en rase campagne de Pétain.

Dès lors quand on nous explique que le président ukrainien doit faire de lourdes concessions, cela n’a aucun sens.

Ce qui en aurait, ce serait un plan de défense et de contre-attaque de l’Ukraine avec tous les moyens nécessaires apportés par le monde libre.

De plus, comme ce fut le cas pour Hitler, la défaite de Poutine sonnerait le glas de son pouvoir.

On a bien compris que ce monde libre n’est pas prêt à s’investir autant pour le peuple ukrainien.

Mais cela n’enlève pas que l’injustice est, ici, le maître-mot du plan de paix de Trump.


mardi 25 novembre 2025

Editorial. C’est quoi le deal entre Trump et Poutine ?


Le nouveau plan de paix de Trump serait en fait celui de Poutine…

C’est en tout cas ce qu’ont prétendu des sénateurs républicains expliquant que le document avait été envoyé par les Russes au secrétaire d’Etat Marco Rubio et que celui-ci le leur avait été transmis.

Ils ont ajouté que ce plan ne reflétait pas leur point de vue sur la question, un des sénateurs estimant même que son contenu était similaire à l’accord de Munich qu’Hitler fit signer en 1938 aux représentants du Royaume-Uni et de la France et qui conduisit tout droit à la Deuxième guerre mondiale…

Mais Rubio puis la Maison blanche puis, enfin, Trump ont contredit leurs propres sénateurs en expliquant que c’était un plan des Etats-Unis.

Cependant, son contenu ressemble fort aux desideratas de Poutine.

Voilà qui semble confirmer une nouvelle fois que ce que veut Poutine, Trump est prêt à l’imposer à Zelensky.

Le président américain a d’ailleurs menacé le président ukrainien si celui rejetait «son» plan tout en le blâmant – faussement – de ne pas l’avoir remercié pour ses efforts en faveur de la paix!

Tout cela ressemble à une mauvaise comédie de boulevard où deux escrocs, Trump et Poutine, essaie d’enfumer un honnête homme, Zelensky, pour se partager son magot.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, faire en sorte que l’Ukraine capitule en faveur de Poutine ce qui permettra à Trump de pouvoir faire des affaires juteuses avec ce dernier.

C’est bien un deal entre deux malfrats.

Et il est basé sur un pacte de corruption qui ne date pas de l’agression de Poutine contre l’Ukraine mais des aides financières fournies par le dictateur du Kremlin à celui qui n’était alors qu’un promoteur newyorkais proche de la faillite et ce, avec l’aide de la mafia russe, des faits parfaitement documentés.

Peut-être se surajoute à cela des documents compromettants que possèderait Poutine sur Trump comme le suggère un mail du frère du délinquant sexuel et ami de l’extrémiste populiste de la Maison blanche, Jeffrey Epstein, récemment publié par les médias américains.

Néanmoins, comment expliquer les allers-retours de Trump où il s’en est pris successivement à Poutine et Zelensky?

Au-delà d’avancer sans dévoiler ses liens avec Poutine, le président américain est connu pour sa versatilité et pour être influencé par le dernier qui lui parle.

De même, son hubris et sa mégalomanie démesurée produisent sans cesse des accès d’autoritarisme où il s’en prend à tous ceux qui ne font pas ses quatre volontés.

Reste que sur le fond, sa position n’a pas changé ce que confirme ce plan qu’il l’ait écrit ou qu’il soit de la main de Poutine.

D’ailleurs, peu importe qui en est l’auteur puisqu’il est issu d’un deal entre les deux hommes.


lundi 24 novembre 2025

Le Focus. Assurer la dignité et la liberté de l’Ukraine, c’est assurer celles l’Europe face à Poutine mais aussi à Trump


Dans un discours remarqué et remarquable à ses compatriotes (le lire ci-dessous), le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a fait le serment de se battre «24 heures sur 24, 7 jours sur 7» pour «la dignité et la liberté des Ukrainiens».

Il répond ainsi au plan de Donald Trump pour la «paix» entre l’Ukraine et la Russie qui est en fait un traité pour acter une victoire de Poutine alors même que ce dernier est loin d’être en position de gagner la guerre.

Cette alliance entre l’extrémiste populiste de la Maison blanche et le dictateur criminel du Kremlin menace, non seulement, la dignité et la liberté des Ukrainiens mais aussi celle de tous les Européens.

C’est la raison pour laquelle ce plan doit être pris pour ce qu’il est, un accord entre deux personnages iniques et corrompus et doit être rejeté par tous les dirigeants du monde libre, en particulier par tous les européens.

La déclaration adoptée aujourd’hui par les leaders des pays démocratiques les plus importants comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, le Japon ou encore l’Espagne ainsi que ceux de l’Union eruopéenne, utilise des termes très diplomatiques mais est ferme sur le fond:
«Nous saluons les efforts continus des États-Unis pour ramener la paix en Ukraine.
Le projet initial du plan en 28 points comprend des éléments importants qui seront essentiels pour une paix juste et durable.
Nous estimons donc que ce projet constitue une base qui nécessitera des travaux supplémentaires. Nous sommes prêts à nous engager afin de nous assurer que la paix sera durable. Nous sommes clairs sur le principe selon lequel les frontières ne doivent pas être modifiées par la force. Nous sommes également préoccupés par les limitations proposées sur les forces armées ukrainiennes, qui rendraient l'Ukraine vulnérable à de futures attaques.
Nous réaffirmons que la mise en œuvre des éléments relatifs à l'Union européenne et à l'OTAN nécessiterait l’assentiment des membres de l'UE et de l'OTAN respectivement.
Nous saisissons cette occasion pour souligner la force de notre soutien continu à l'Ukraine. Nous continuerons à coordonner étroitement nos efforts avec l'Ukraine et les États-Unis au cours des prochains jours.»

Il est essentiel que la fermeté l’emporte face à cette offensive de, non seulement, mettre l’Ukraine entre les mains de la Russie mais également d’affaiblir l’Union européenne dont on rappelle la haine qu’elle inspire à Trump et Poutine.

 

Voici le discours de Volodymyr Zelesnky aux Ukrainierns
Ukrainiens, Ukrainiennes,

Dans la vie de chaque nation, il y a un moment où tout le monde doit se parler. Honnêtement. Calmement. Sans suppositions, sans rumeurs, sans ragots, sans tout ce qui est superflu. Tel quel. Tel que j’essaie toujours de vous parler.
Nous vivons actuellement l’un des moments les plus difficiles de notre histoire. La pression exercée sur l’Ukraine est aujourd’hui l’une des plus fortes.
L’Ukraine pourrait se retrouver face à un choix très difficile.
Soit perdre sa dignité, soit risquer de perdre un partenaire clef.
Soit accepter 28 points difficiles, soit affronter un hiver extrêmement difficile — le plus difficile — et les risques qui en découlent. Une vie sans liberté, sans dignité, sans justice. Et pour que nous croyions celui qui nous a déjà attaqués deux fois.
On attendra notre réponse.
Mais en réalité, je l’ai déjà donnée.
Le 20 mai 2019, lorsque j’ai prêté serment d’allégeance à l’Ukraine, j’ai notamment déclaré : « Moi, Volodymyr Zelensky, élu président de l’Ukraine par la volonté du peuple, je m’engage à défendre par toutes mes actions la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, à défendre les droits et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l’Ukraine, à remplir mes fonctions dans l’intérêt de tous mes compatriotes, à promouvoir l’autorité de l’Ukraine dans le monde. »
Pour moi, ce n’était pas une formalité protocolaire, c’était un serment. Et chaque jour, je reste fidèle à chacun de ses mots. Et je ne le trahirai jamais. 
L’intérêt national ukrainien doit être pris en compte.
Nous ne faisons pas de déclarations fracassantes, nous travaillerons calmement avec les États-Unis et tous nos partenaires. Nous rechercherons des solutions constructives avec notre principal partenaire.
Je présenterai des arguments, je convaincrai, je proposerai des alternatives, mais nous ne donnerons certainement pas à l’ennemi des raisons de dire que l’Ukraine ne veut pas la paix, qu’elle sabote le processus et qu’elle n’est pas prête pour la diplomatie. Cela n’arrivera pas.
L’Ukraine travaillera rapidement.
Aujourd’hui, samedi et dimanche, toute la semaine prochaine et aussi longtemps que nécessaire. Je me battrai 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour qu’au moins deux points du plan ne soient pas négligés : la dignité et la liberté des Ukrainiens.
Car c’est sur cela que repose tout le reste : notre souveraineté, notre indépendance, notre terre, notre peuple. Et l’avenir de l’Ukraine.
Nous devons tout faire pour que la guerre prenne fin et pour préserver l’Ukraine, l’Europe et la paix mondiale ; et nous le ferons.
Je viens de m’entretenir avec les Européens. 
Nous comptons sur nos amis européens, qui comprennent parfaitement que la Russie n’est pas loin, qu’elle est proche des frontières de l’Union et que l’Ukraine est actuellement le seul bouclier qui sépare la vie confortable des Européens des plans de Poutine.
Nous nous souvenons que l’Europe était avec nous. Nous avons confiance que l’Europe sera avec nous.
L’Ukraine ne doit pas revivre le déjà-vu du 24 février — lorsque nous avions le sentiment d’être seuls. Lorsque personne ne pouvait arrêter la Russie, à part nos héros qui ont formé un rempart contre l’armée de Poutine.
Et nous avons bien sûr été très heureux lorsque le monde a dit : « Les Ukrainiens sont incroyables ; comme les Ukrainiens se battent ; quels titans ils sont. » Et c’est vrai. Absolument.
Mais l’Europe et le monde entier doivent comprendre une autre vérité : les Ukrainiens sont avant tout des êtres humains, et depuis près de quatre ans, nous résistons à l’une des plus grandes armées du monde, et nous tenons une ligne de front de plusieurs milliers de kilomètres, et notre peuple subit chaque nuit des bombardements, des attaques de missiles, des frappes balistiques et des frappes de drones. Nos concitoyens perdent chaque jour des proches. Nos concitoyens veulent vraiment que la guerre se termine.
Nous sommes solides comme l’acier. Mais même le métal le plus résistant peut finir par céder.
N’oubliez pas cela, soyez avec l’Ukraine, soyez avec notre peuple, et donc soyez dignes et libres !
Chers Ukrainiens,
Souvenez-vous du premier jour de la guerre. La plupart d’entre nous a fait un choix. Le choix en faveur de l’Ukraine. Souvenez-vous de nos sentiments à ce moment-là. Comment était-ce ? Sombre, bruyant, difficile, douloureux, effrayant pour beaucoup. Pourtant, l’ennemi n’a pas vu nos dos qui fuyaient : il a vu nos yeux, prêts à se battre pour ce qui nous appartient. C’est cela, la dignité. C’est cela, la liberté. Et c’est en fait la chose la plus effrayante qui puisse arriver à la Russie : voir l’unité des Ukrainiens.
À l’époque, notre unité visait à protéger notre foyer contre l’ennemi.
Et aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’unité pour que notre foyer connaisse une paix digne de ce nom.
Je m’adresse maintenant à tous les Ukrainiens.
Notre peuple, nos citoyens, nos politiciens, tout le monde. Nous devons nous rassembler. Nous ressaisir. Cesser les querelles. Cesser les jeux politiques. L’État doit fonctionner. Le parlement d’un pays en guerre doit travailler de manière unie. Le gouvernement d’un pays en guerre doit travailler efficacement. Et nous devons tous ensemble ne pas tomber dans la confusion, et ne pas oublier qui est aujourd’hui vraiment l’ennemi de l’Ukraine.
Je m’en souviens encore : au premier jour de la guerre, différents intermédiaires m’avaient transmis différents plans, points et ultimatums concernant la fin de la guerre.
Ils disaient : c’est cela ou rien.
Soit vous signez, soit vous serez simplement éliminé et c’est le « président par intérim de l’Ukraine » qui signera à votre place.
On sait comment cela s’est terminé.
Bon nombre de ces messagers ont fait partie du fonds d’échange et sont repartis, avec leurs propositions et leurs points d’où ils étaient venus — « à la maison ».
Je n’ai pas trahi l’Ukraine à ce moment-là, je sentais clairement le soutien de chacun derrière moi. Chacun d’entre vous. Chaque Ukrainien, chaque Ukrainienne, chaque soldat, chaque volontaire, chaque médecin, chaque diplomate, chaque journaliste, tout notre peuple.
Nous n’avons pas trahi l’Ukraine à ce moment-là, nous ne le ferons pas maintenant. Et je sais avec certitude que dans ce moment — véritablement l’un des plus difficiles de notre histoire — je ne suis pas seul.
Que les Ukrainiens croient en leur État, que nous sommes unis.
Dans tous les formats des futures réunions, discussions, négociations avec nos partenaires, il me sera beaucoup plus facile d’obtenir une paix digne pour nous et de les convaincre si je suis sûr à 100 % que derrière moi se trouve le peuple ukrainien.
Des millions de nos concitoyens qui ont leur dignité, qui luttent pour la liberté et qui méritent la paix.
Tous nos héros tombés au combat, qui ont donné leur vie pour l’Ukraine, qui sont maintenant au ciel et qui méritent de voir de là-haut que leurs enfants et petits-enfants vivront dans une paix digne. Cette paix viendra. Une paix digne, efficace, durable.
Chers Ukrainiens,
La semaine prochaine sera très difficile. Il se passera beaucoup de choses.
Vous êtes un peuple adulte, intelligent, conscient, qui l’a prouvé à maintes reprises. Et qui comprend qu’il y aura beaucoup de pression dans ce moment — pression politique, informationnelle… Tout cela dans le but de nous affaiblir, de nous diviser. 
L’ennemi ne dort pas et il fera tout pour que nous échouions.
Allons-nous les laisser faire ? Nous n’en avons pas le droit.
Mais ceux qui cherchent à nous détruire nous connaissent mal. Ils ne comprennent pas qui nous sommes vraiment, ce que nous défendons, ce pour quoi nous nous battons, quel genre de personnes nous sommes. Ce n’est pas pour rien que nous célébrons la Journée de la Dignité et de la Liberté comme une fête nationale. Cela montre qui nous sommes et quelles sont nos valeurs.
Nous allons travailler sur le plan diplomatique pour notre paix. Nous devons travailler ensemble à l’intérieur du pays pour notre paix. Pour notre dignité.
Pour notre liberté. Je crois — je sais — que je ne suis pas seul.
Avec moi, il y a notre peuple, notre société, nos soldats, nos partenaires, nos alliés, tous nos concitoyens. Dignes. Libres. Unis.
Joyeux Jour de la Dignité et de la Liberté !
Gloire à l’Ukraine !

 


dimanche 23 novembre 2025

Le Focus. Etats-Unis: La victoire contre le trumpisme et l’extrême-droite se gagnera-t-elle au centre?


Selon un très long éditorial du New York Times, si les démocrates veulent reconquérir le pouvoir, ce ne sera pas en se radicalisant à gauche mais en se situant au centre, en ayant des positions modérées et en prônant des solutions bipartisanes.

Avec nombre d’exemples et de données électorales précises, les auteurs de cet éditorial démontrent que les candidats qui se placent au centre obtiennent de bien meilleurs résultats que ceux qui ont choisi des positionnements très à gauche ou très à droite.

Et les seuls candidats démocrates à avoir réussi à se faire élire ou à avoir eu des scores élevés dans des circonscriptions largement républicaines et/ou Donald Trump a remporté l’élection de 2024 face à Kamala Harris sont des modérés.

Au moment où, lors des élections du 4 novembre, Zohran Mamdani, socialiste démocrate, a gagné la mairie de New York – et où la gauche du parti considère qu’il est l’avenir démocrate –, les deux gagnantes des élections au poste de gouverneur dans le New Jersey et en Virginie sont des centristes.

Et Mamdani a certes obtenu la majorité des votes mais est bien loin d’avoir performé comme les précédents démocrates élus à la mairie de la plus grande ville des Etats-Unis.

De plus, rappellent les auteurs, la victoire électorale ne se fait pas dans les circonscriptions, les villes ou les Etats où républicains et démocrates sont sûrs de l’emporter comme l’a démontré New York.

Dans ces cas, les électeurs de chaque parti, quels que soient les candidats, extrêmes ou modérés qui se présentent sous leurs couleurs sont assurés de l’emporter comme le démontrent quasiment à chaque fois les scrutins locaux.

La victoire se joue essentiellement dans les districts où les scrutins sont serrés et où les «independents» affiliés à aucun parti ou se disant proches d’aucune d’entre eux font la différence avec un ajout, parfois, des modérés de droite ou de gauche, qui penchent vers l’un des candidats.

Cette analyse et ce rappel des faits sont importants dans le combat que se livrent les différentes factions à l’intérieur du Parti démocrate.

En effet, la victoire de l’un ou l’autre camp pourrait définir sa ligne politique pour les années à venir.

Néanmoins, trois remarques doivent être faites.

La première est que, pour ses auteurs, les modérés dont ils parlent sont souvent des démocrates conservateurs en matière de politique économique et sociale, voire même en matière sociétale, qui sont plus proches de la Droite que de la Gauche, donc peu centristes, comme c’est le cas du sénateur de Virginie occidentale, Joe Manchin.

Selon eux, si Barack Obama est un centriste – ce qui est vrai –, ils dénient cette étiquette à Hillary Clinton qui l’’est tout autant au motif qu’elle serait «controversée»…

La deuxième est que le mode de scrutin de la présidentielle qui est le suffrage universel indirect avec la présence des grands électeurs est un handicap pour les démocrates qui ont récemment perdu deux élections avec deux candidats centristes, Al Gore en 2000 et Hillary Clinton en 2016 alors que ceux-ci avaient obtenu le plus grand nombre de votes.

Quand l’on sait que ces deux élections ont vu la victoire et la gouvernance pendant quatre ans de deux politiciens radicaux comme George W Bush et Donald Trump qui ont mis en place un agenda extrémiste, il ne s’agit pas ici d’être modérés ou non de la part des démocrates mais d’un déni de démocratie qui a eu une incidence énorme sur le pays alors même que les électeurs avaient choisi une voie centriste.

Enfin, les auteurs reprennent encore une fois la thèse de la gauchisation du Parti démocrate alors que le paysage politique a surtout assisté à une droitisation du Parti républicain.

Dès lors, beaucoup de candidats qu’ils considèrent comme de gauche sont plutôt de centre-gauche.

Dès lors, on peut se demander si ce qu’ils souhaitent n’est pas que la Parti démocrate se déporte sur sa droite sachant que le Parti républicain, lui, est désormais à l’extrême-droite de l’échiquier politique.

Toujours est-il que cet éditorial est juste sur le fond qui est que le Parti démocrate ne pourra remporter les élections en se déportant vers la gauche, voire la gauche radicale.

Sa seule voie possible pour être à nouveau aux affaires sera de jouer la carte centriste ce qui a été le cas des trois derniers présidents démocrates: Bill Clinton, Barack Obama et Joe Biden auxquels on peut ajouter les deux vainqueurs en voie de l’élection présidentielle, Al Gore et Hillary Clinton.

Et de rappeler que la pire défaite de l’ère moderne du Parti démocrate a été celle de l’année 1972 où le candidat, George McGovern était un homme de gauche déclaré.


samedi 22 novembre 2025

Le Focus. Trump demande à Zelensky d’accepter un «Munich» en offrant la victoire à Poutine


Comme l’a déclaré un élu républicain au Congrès, le plan de Trump pour la paix entre l’Ukraine et la Russie est un «Munich» en référence à l’accord honteux et déshonorant accepté par le Royaume-Uni et signé par son Premier ministre et le Président du conseil français en 1938 qui avait permis à Hitler de s’approprier la Tchécoslovaquie puis de ne pas respecter sa parole de ne pas faire la guerre en envahissant la Pologne et en déclenchant la pire des guerres que l’Humanité ait eu à connaître.

De plus, il va à l’encontre de la doctrine bipartisane adoptée après la Deuxième guerre mondiale et qui était de ne jamais céder à la force.

Car c’est bien ce que propose ce plan, de récompenser la Russie pour son agression contre l’Ukraine ce qui est également une transgression de l’ordre international qui est de ne jamais offrir une victoire à l’agresseur.

Ce que contient ce plan inique est évidemment inacceptable pour l’Ukraine, à la fois politiquement mais également juridiquement, même si Volodymyr Zelesnky a déclaré d'abord qu’il était prêt à en discuter pour ne pas s’attirer les foudres de Washington mais qu'il a été obligé de refuser en regard de l'honneur et du courage des Ukrainiens, expliquant à ses concitoyens que «l'Ukraine pourrait être confrontée à un choix très difficile: la perte de dignité ou le risque de perdre un partenaire clé».

Les propositions de Trump sont de donner le Donbass à Poutine ainsi que la Crimée, d’empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN ou tout autre alliance militaire, de limiter son armée à 400.000 hommes.

De plus, toutes les sanctions américaines seraient levées, Moscou serait réintégré dans le G7 qui redeviendrait le G8 ce qui ouvrirait la signature de grands projets entre les Etats-Unis et la Russie.

En retour, Kiev n’obtiendrait que de vagues promesses sur sa sécurité du même acabit de celles qui ont permis à Poutine de l’envahir en 2020!

Trump, mais nous le disons ici depuis toujours, a choisi le parti de Poutine, à la fois pour le remercier de l’avoir sauvé de la faillite il y a quelques années et afin de faire, ensemble, des deals économiques et financiers juteux avec le dictateur.

Et devinez qui s’enrichirait grâce à cet accord?

Trump et Poutine.

 

 


vendredi 21 novembre 2025

Commentaire. La corruption en Ukraine est combattue, celle de Russie est constitutive du régime


Comme le dit fort justement le président du parti centriste italien Azione, Carlo Calenda:
«Nous parlons de la corruption ukrainienne justement parce que les Ukrainiens ont une agence nationale anti-corruption. De la corruption russe, nous n’en savons jamais rien. C’est la différence entre une démocratie et une dictature.»

Oui, c’est une évidence qu’il convient de rappeler mais aussi une invitation à tous ceux qui oublieraient la différence entre la démocratie ukrainienne, certes imparfaite mais démocratie tout de même, et la dictature russe, de ne pas perdre de vue ce qui est en jeu dans cette agression du criminel Poutine, à la fois pour les Ukrainiens mais également pour tous les Européens.

Personne n’a jamais prétendu que l’Ukraine était un pays parfait et qu’il ne connaissait pas des problèmes notamment en matière de corruption.

Mais personne n’a jamais prétendu, à part les trolls de Poutine, que la Russie était dirigée par un leader honnête et soucieux de son peuple, partisan de la paix et de la concorde entre les peuples.

Et la corruption russe est bien plus importante que celle ukrainienne sachant que le principal corrompu s’appelle Poutine…

Ici, il faut ne jamais oublier de hiérarchiser non seulement les faits mais également les informations.

Les millions d’euros détournés par les politiciens ukrainiens corrompus ne peuvent se comparer aux centaines de milliers de morts dus à Poutine et au régime de terreur qu’il a instauré en Russie.

Parler de la corruption en Ukraine ne doit pas faire en sorte de condamner un pays et sa population qui paient un prix cataclysmique face à l’agression de Poutine.

Une frappe russe sur l’Ukraine qui a tué 25 personnes d’un coup aujourd’hui vient nous rappeler où est la priorité et l’urgence.