Les Actualités sur Mondiaglobalisation

dimanche 14 décembre 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi l’Europe fait peur à ses ennemis


Contrairement à ce que croient ses contempteurs, l’Union européenne fait peur à ses ennemis.

Cette affirmation va sans doute susciter de la perplexité voire de l’hilarité.

Mais si cette union n’était qu’un marché ouvert aux quatre vents aux produits étrangers, elle n’inspirerait aucune crainte.

Si l’UE n’était qu’un «machin», pourquoi les Britanniques, majoritairement, souhaiteraient y revenir et pourquoi l’ensemble des partis politiques, exceptés l’extrême-droite de Farage, proxy de Trump, veulent que leur pays collabore avec les Européens en matière de défense.

Et si Trump et Poutine déclarent explicitement qu’elle est une ennemie à combattre et qu’ils veulent sa disparition alors que la Chine tente constamment de l’affaiblir tout en la gardant vivante pour écouler ses produits, c’est bien parce qu’elle a et qu’elle est une puissance et non un club de pays faibles en déclin irrémédiable.

Bien sûr, cette puissance est encore largement potentielle mais elle n’est pas qu’en devenir car elle s’est également grandement développée, connaissant des accélérations lors de la crise de la covid19 ainsi que ses conséquences économiques et, surtout, depuis l’agression de Poutine contre l’Ukraine.

Vouloir la détruire maintenant, c’est éviter qu’elle devienne cette puissance qui compte dans l’ordre mondial et qu’elle puisse imposer ses intérêts mais aussi ses valeurs ainsi que son modèle de démocratie républicaine libérale.

La résistance qu’elle offre déjà aux attaques dont elle constamment la cible montre, non seulement, sa résilience mais sa capacité à se défendre et à empêcher d’être marginalisée.

A chaque fois que Trump et Poutine avec l’assentiment de Xi se mettent d’accord sur son dos, ils ne peuvent avancer face à sa résistance.

En fait, l’Union européenne – objet unique dans le monde – remplit déjà sa fonction protectrice pour tous membres.

Imaginez si elle n’existait pas comme il serait facile de faire pression sur les pays européens, comme il serait aisé de les monter les uns contre les autres, comment on pourrait les ignorer et les instrumentaliser.

Or ce n’est pas le cas et ce qui enrage les Trump, les Poutine et les Xi.

Car même s’ils trouvent les failles qui existent dans cette union, s’ils tentent de les élargir et s’ils réussissent parfois à mettre de leur côté tel ou tel de ses membres, celle-ci fait plus que résister alors même qu’elle est l’objet de déstabilisation par ses ennemis intérieurs qui sont, comme par hasard, proches voire très proches de ses ennemis extérieurs.

Oui, l’Europe fait peur et encore plus par ce qu’elle peut devenir.

Une bonne raison pour continuer la construction d’une Europe unie et d’accélérer le plus possible le processus.

 


samedi 13 décembre 2025

Commentaire. Dix ans après l’accord de Paris, l’irresponsabilité des principaux pollueurs


Il y a dix ans, lors de la COP21 qui se tenait à Paris, un accord était trouvé pour lutter contre le changement climatique.

Qualifié d’«historique», il était signé par la plupart des pays qui s’engageaient à mettre en place un agenda précis afin de rendre les activités humaines moins dangereuses pour l’avenir de l’Humanité.

Depuis 2015, beaucoup de pays ont réellement agi comme la France avec des résultats, si ce n’est optimums, en tout cas qui vont dans le bon sens comme l’a rappelé Emmanuel Macron dans un article publié aujourd’hui sur le site Project syndicate:

«La France a pris toute sa part pour faire réussir ce grand moment de coopération et de solidarité universelle.  Au terme de ces dix ans, nous pouvons être fiers du chemin parcouru. En France, nous avons ainsi réduit nos émissions de gaz à effet de serre de 30% par rapport à 1990, dont 20% entre 2017 et 2024 et depuis 2018 nous sommes revenus dans la trajectoire (nous étions à moins de 1% de baisse par an avant 2017, nous avons doublé pour passer à plus de 2% par an en moyenne entre 2017 et 2022, et plus de 4 % par an en moyenne entre 2022 et 2024). Notre objectif est d’atteindre 50% de réduction d’ici 2030, soit 270 millions de tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère chaque année. Ces résultats sont notre réussite collective. La réussite de notre écologie à la française, qui combine progrès et protection, qui permet de réduire nos émissions et le chômage à la fois. Nous n’imposons jamais de règle en l’absence d’alternative accessible. Nous refusons de sacrifier notre compétitivité. Nous voulons conjuguer souveraineté, emploi et décarbonation. Comment ? Par des choix clairs. J’ai placé l’écologie au cœur de chacune de nos politiques économiques, d’aménagement, énergétiques, agricoles et industrielles.»

Mais ce n’est pas le cas d’autres pays et notamment des principaux pollueurs de la planète comme les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde.

Pour les Etats-Unis, les choses sont claires depuis le retour au pouvoir de Trump: le réchauffement climatique est un «canular» selon l’extrémiste populiste de la Maison blanche, donc toutes les mesures prises par Joe Biden, qui avait en outre rétabli celles d’Obama supprimées par Trump lors de son premier mandat, ont été jetées à la poubelle.

C’est plus retors pour la Chine et l’Inde qui font semblant de lutter contre le changement climatique tout en n’agissant pas ou peu.

Avec ces puissances qui font tout pour ne rien faire, il existe maintenant cette coalition des pays producteurs de pétrole et de gaz qui refusent que des engagements soient pris par les COP pour réduire l’utilisation des énergies fossiles.

Dix ans après Paris, les menaces n’ont, non seulement, pas disparues mais elles ont augmenté.

Un triste constat qui risque encore d’empirer.

 


jeudi 11 décembre 2025

Le Focus. Les mensonges de Trump tuent


Que ce soit son appel à un coup d’Etat e le 6 janvier 2021 justifié selon lui du fait que l’élection présidentielle qu’il venait de perdre face à Joe Biden avait été truquée, sa «paix» à Gaza ou son faux soutien à l’Ukraine, les mensonges de Trump n’arrêtent pas de tuer.

Nouvel épisode, la paix qu’il affirme avoir imposé dans l’agression du Rwanda contre la République démocratique du Congo.

Ceux qui ont vu la cérémonie du 4 décembre au cours de laquelle l’extrémiste populiste de la Maison blanche se félicitait que, grâce à lui, un «accord de paix historique» venait d’être signé, qu’il s’agissait d’un «miracle» et que, ne reculant devant aucun mauvais goût de la pire espèce, il affirmait, en parlant du dictateur rwandais alors hilare et du président du Congo démocratiquement élu à la mine sombre, « Regardez, comme ils s’aiment l’un l’autre!».

Cinq jours plus tard, les puissances qui agissent pour la cessation de l’agression rwandaise et signé par… gouvernement américain, disent tout le contraire:
«
L’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les États-Unis d’Amérique, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et l’Union européenne, en tant que membres du Groupe de contact pour la région des Grands Lacs (ICG), présidé par l’Allemagne, publient le communiqué suivant au sujet de l’inquiétante escalade au Sud-Kivu :
L’ICG exprime sa profonde inquiétude face à la nouvelle explosion de violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à la nouvelle offensive du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, aux alentours d’Uvira (Sud-Kivu) proche de la frontière du Burundi, qui risque de déstabiliser l’ensemble de la région. L’ICG est particulièrement préoccupé par l’utilisation accrue de drones de combat ainsi que de drones kamikazes dans ce conflit. Cela constitue une escalade considérable des combats et pose un risque grave pour les populations civiles.
L’ICG exhorte le M23 et les Forces rwandaises de défense (FRD) à cesser immédiatement les opérations offensives dans l’est de la RDC, en particulier au Sud-Kivu, et appelle les FRD à se retirer de l’est de la RDC conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que le M23 à tenir ses engagements issus de la déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025.»

On pourrait se gausser d’un personnage aussi grotesquement narcissique qui raconte des mensonges pour se donner de l’importance.

Malheureusement, il ne s’agit ni d’un roman, ni d’un film mais d’une réalité qui tue des innocents.

 

 


mardi 9 décembre 2025

Le Focus. Au moment où Trump met fin à son alliance avec l’Europe, Poutine la menace d’une guerre


Alors que Poutine venait d’affirmer qu’il était prêt à faire la guerre à l’Europe, Trump a publié sa stratégie nationale de sécurité dans laquelle il s’en prend à la démocratie européenne et fait d’elle une adversaire des Etats-Unis.

Il y en aura encore pour prétendre que la simultanéité des deux annonces est totalement fortuite, une pure coïncidence et n’ont aucun lien entre elles.

Ceux-là ont décidé soit de devenir des factotums du duo Poutine-Trump – ou le sont déjà –, des sortes de collaborateurs de triste mémoire, soit manquent de courage pour défendre leur démocratie, soit manquent de capacité de réflexion…

Toujours est-il que, voulue ou non, cette concordance met définitivement fin à ces faux-semblants qui tentaient de faire accroire que malgré la rhétorique et les multiples changements de position de Trump qui se finissaient systématiquement par un lâchage voire une trahison envers les Européens, tout allait bien dans le meilleur des mondes entre les alliés du monde libre et que jamais les Etats-Unis ne les abandonneraient face aux menaces proférées par un régime totalitaire.

Non seulement c’est ce qui se passe dans la réalité mais, en plus, se surajoute une attaque en règle contre leur liberté et leurs valeurs humanistes.

Ici plus d’interprétation laxiste, pas d’échappatoire afin de minimiser la position de l’administration Trump: l’Europe est une ennemie à redresser et la Russie peut aider les Etats-Unis à y parvenir.

Une Russie trop contente de pouvoir aider l’Américain à affaiblir l’Europe.

 

 


lundi 8 décembre 2025

Editorial. L’objectif commun de Poutine, Trump et Xi: affaiblir la démocratie européenne


La désormais célèbre nouvelle «Stratégie de sécurité nationale» rédigée par le gouvernement étasunien et préfacée par Donald Trump ne contient rien de ce que l’on ignorait.

Oui, pour résumer, Trump déteste l’Union européenne, défend tous les gouvernements et mouvements d’extrême-droite et n’a aucune envie de défendre les Européens s’ils se font attaquer par la Russie.

Et, oui, Trump est sur les mêmes positions que Poutine et son mentor Xi comme a pu le constater Emmanuel Macron lors de sa visite d’Etat en Chine qui vient de s’achever.

L’objectif commun de l’apprenti autocrate et des deux dictateurs est bien d’affaiblir la démocratie européenne, voire l’Europe tout court qui est encore l’empêcheur de tourner en rond de ces trois dirigeants qui veulent se partager le monde entre eux.

Ce qui est nouveau des diatribes déjà connues de Trump, de son vice-président Vance et des conseillers de la Maison blanche, c’est que tout cela est désormais écrit noir sur blanc dans un document officiel.

Ainsi, plus personne ne peut faire semblant de ne pas avoir entendu les propos de l’administration américaine actuelle ou de faire semblant qu’il ne s’agit que d’effets de manche d’estrade de meeting électoraux ou de fan(atique)s venus écouter leur chef.

Et ces mots écrits sont les mêmes que ceux prononcés par Poutine et par Xi pour promouvoir leur nouvel ordre mondial d’où la démocratie serait bannie.

L’Europe est donc le dernier phare de la démocratie qui doit faire face à cette hostilité qui est relayée à l’intérieur même de ses frontières par ses ennemis intérieurs.

Désormais, ceux qui ne veulent pas agir seront responsables de tout ce qui pourra arriver à l’Europe et sa démocratie dans les prochaines années si rien n’est fait pour contrer les desseins américano-sino-russes et leurs alliés européens.

Bien sûr, il y a ceux qui préconise de faire le dos rond puisqu’en 2029, Trump ne sera plus au pouvoir.

Ce sont les mêmes qui disaient cela en 2016 sauf que Trump quatre ans après sa défaite de 2020 est revenu à la Maison blanche.

Et personne ne peut dire ce qui se passera en 2028, sachant que l’envie de Trump est d’être président à vie comme ses compères Poutine et Xi.

Et même si Trump n’est plus là, qui dit que ce ne sera pas un personnage encore pire comme JD Vance qui est encore plus extrémiste que lui.

Non, devant les menaces qui pèsent sur elle, la démocratie européenne n’a que le choix entre faire front et disparaître.

Malheureusement, ceux qui prônent la seconde solution sont très nombreux.

 

 


dimanche 7 décembre 2025

Le Focus. L’Amérique de Trump est officiellement l’ennemie de la démocratie européenne


Pour ceux qui étaient encore sceptiques sur les intentions de Trump à propos de l’Europe, le document rendu public hier par son gouvernement devrait définitivement lever leurs doutes.

Quant aux pro-Trump, ils seront ravis de son soutien.

Ainsi, la mise à jour annuelle de la stratégie de sécurité nationale des États-Unis à travers le monde qui vient d’être publiée indique que «notre politique générale pour l'Europe devrait donner la priorité» entre autres «à cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l’Europe au sein des nations européennes».

L’aide à cette «résistance» serait de soutenir encore plus les partis d’extrême-droite.

Ainsi, l’administration Trump se réjouit de «l’influence croissante des partis patriotiques européens» qui «est en effet source d’un grand optimisme».

Dans ce document, on assiste à une attaque directe contre les valeurs de la démocratie européenne:
«Les grands défis auxquels l'Europe est confrontée incluent les activités de l'Union européenne et d'autres instances transnationales qui sapent la liberté politique et la souveraineté, les politiques migratoires qui transforment le continent et engendrent des conflits, la censure de la liberté d'expression et la répression de l'opposition politique, l'effondrement des taux de natalité et la perte des identités nationales et de la confiance en soi.
Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable d'ici 20 ans, voire moins.
Dès lors, il est loin d'être évident que certains pays européens disposeront d'économies et de forces armées suffisamment robustes pour demeurer des alliés fiables. Nombre de ces nations persistent actuellement dans cette voie. Nous souhaitons que l'Europe demeure européenne, qu'elle retrouve sa confiance civilisationnelle et qu'elle abandonne son approche inefficace d'étouffement réglementaire.»

Au-delà d’une phraséologie emphatique et marquée idéologiquement par un populisme et un extrémisme évident, ce document validé par Trump qui en signe l’éditorial est évidemment une ingérence inacceptable dans les affaires des pays européens et plus particulièrement ceux de l’Union européenne.

Il n’est guère une surprise sachant que les principaux alliés européens de Trump sont l’autocrate hongrois Orban et le nationaliste d’extrême-droite britannique Farage sans oublier la droitière radicale italienne Meloni et qu’il a déjà soutenu l’extrémiste populiste de droite Le Pen et son compère néerlandais Wilders.

Et bien sûr les dirigeants du parti néo-nazi allemand, AfD.

Trump avec ce document, officialise donc son combat contre la démocratie européenne.

Et il a suscité de nombreuses réactions comme celle de la présidente de Renew Europe, Valérie Hayer:
«La Maison Blanche vient de publier un document sur sa nouvelle Stratégie de sécurité nationale. La section consacrée à l’Europe est d'une rare hostilité, parlant entre autres "d'effacement civilisationnel", "remise en cause de la liberté d’expression", "perte des identités nationales". Ce document est inacceptable et dangereux. L'administration Trump n'a pas à se mêler de nos politiques intérieures. Elle n’a pas à remettre en cause ce qui fait l’Union européenne, ses valeurs, ses choix démocratiques. Elle n’a pas à tenter d’importer sur notre territoire la vision xénophobe et ultra-conservatrice des réseaux MAGA. Non, nous ne renoncerons pas à notre modèle de liberté d’expression. Nous ne renoncerons pas à la protection de nos enfants sur les réseaux sociaux. Nous ne renoncerons pas à notre souveraineté réglementaire. Les relations transatlantiques demeurent cruciales, mais avec tous ceux qui respectent l'UE. Car cette nouvelle Stratégie est une confirmation : cette administration Trump est un ennemi de l’Europe. Nous devons cesser de nous comporter en ami avec elle. Alors, avançons dans l'autonomie stratégique de l'Union européenne ! Accélérons sur la compétitivité et la défense européenne, mettons fin à toutes nos dépendances ! Nous sommes les seuls maîtres de notre destin.»

Quant au président du parti centriste italien Azione, Carlo Calenda, il estime:
«Le contenu du document de directives stratégiques américaines, la ‘Stratégie de sécurité nationale’, indique clairement que les Américains considèrent l'Europe comme un adversaire politique, susceptible d'être influencé par des partis souverainistes, étranglé économiquement et contraint de se soumettre à Moscou.
Le retrait de l'OTAN est désormais officiel. Trump a mis l'Europe en grand danger, ce qui permet à la Russie de mener des attaques de plus en plus ouvertes contre les pays européens.
Il est nécessaire de répondre aux Américains par un sommet des principaux pays européens qui rejette leurs accusations d'ingérence, élabore un plan pour reprendre le contrôle des structures de commandement et de contrôle de l'OTAN et réagisse fermement à toute action économique hostile.»

Au-delà de ces indignations qui se sont succédées depuis la publication du document, il serait bon que cette démocratie s’apprête à livrer bataille et pas simplement pat les mots.

 


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