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samedi 12 septembre 2009

CHINE-MATIERES PREMIERES. La Chine veut limiter l’exportation de ses métaux rares


Principale productrice de métaux rares indispensables pour des applications high tech, la Chine prévoit des restrictions à leurs exportations suscitant la crainte de nombreuses entreprises mais aussi de nombreux gouvernements.


La presse internationale s’est faite l’écho ces dernières semaines d’une décision que devrait prendre le gouvernement chinois dans les jours ou les semaines à venir. Celle-ci serait de réduire, dans le cadre d’un plan de cinq ans, ses exportations de métaux rares dont elle est la principale productrice, étant même pour certains d’entre eux en quasi-monopole, et qui sont indispensables aujourd’hui pour la fabrication de matériels high tech comme les éoliennes, les turbines d’avion, les écrans plats ou les voitures hybrides comme la Prius de Toyota. Ces métaux s’appellent dysprosium, terbium, indium ou encore neodymium pour les plus utilisés et dont la Chine contrôle de 95% à 99% la production. Déjà, en son temps, Deng Xiaoping, alors Premier secrétaire du Parti communiste chinois, avait déclaré que les pays arabes avaient leur pétrole alors que la Chine avait ses métaux rares pour en montrer toute la valeur stratégique.

Une restriction de leurs exportations serait donc une menace pour les pays industriels. Mais le problème n’est pas aussi simple. Si la Chine est le principal producteur de ces métaux rares, c’est qu’elle a, jusqu’à présent, privilégié cette production sur la pollution importante qu’elle génère ce qui lui permet d’avoir des coûts d’extraction beaucoup plus bas et beaucoup plus compétitifs que d’autres pays qui ont préféré préservé leur environnement. Or la Chine a décidé qu’elle ne produirait plus ces métaux rares sans protéger son environnement. D’où une baisse de l’extraction et des coûts de production plus élevés. De même, sa propre industrie, notamment dans le domaine des énergies alternatives, est une grosse consommatrice de ces métaux. D’où la décision de donner la priorité à ses entreprises nationales au détriment des étrangères.

Reste que les inquiétudes des pays étrangers demeurent vives alors même que la Chine a tenté de les rassurer en expliquant qu’il ne s’agissait pas de mesures visant à organiser la pénurie et à faire monter les prix, ni de mesures visant à priver le monde de ces métaux rares qui sont désormais indispensables dans beaucoup de domaines de pointe. Néanmoins, seul l’avenir pourra dire si ces assurances sont réelles ou si elles cachent bien une volonté de contrôler cet «or noir» chinois.


Alexandre Vatimbella

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