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jeudi 7 août 2008

BRESIL-COMMERCE. Grand perdant de leur échec, le Brésil veut relancer les négociations de l’OMC


L’initiative du président brésilien pour tenter de redonner une dynamique positive aux négociations du cycle de Doha n’est pas seulement de l’altruisme international : le Brésil est un des grands perdants de l’échec de Genève.


Le président brésilien Lula a annoncé vouloir entamer des consultations avec les Etats-Unis, l'Inde et la Chine afin de relancer le cycle de Doha. Rappelons que les négociations du cycle de Doha ont échoué lors d'une session jugée comme celle de la dernière chance à Genève, en raison d'un désaccord entre l'Inde, soutenue par la Chine, et les Etats-Unis, notamment, sur les mesures visant à protéger les agriculteurs des pays pauvres. "Je reste encore optimiste quant à une reprise des négociations", a affirmé Lula. "Je crois que si le problème entre l'Inde et les Etats-Unis est résolu, alors on signera l'accord. Cela peut tarder un mois ou deux, mais un accord est nécessaire car nous devons garantir aux pays les plus pauvres l'accès au marché des pays les plus développés".

L’activité diplomatique du président Lula s’explique en grande partie parce que le Brésil se retrouve "pratiquement isolé" après l'échec des négociations de l'OMC car il ne possède pas d'accords bilatéraux avec ses principaux partenaires, comme l’a expliqué le directeur de l'Association du commerce extérieur du Brésil (AEB), José Augusto de Castro. "Pour le Brésil, cet accord à l'OMC était important parce qu'il lui aurait ouvert les marchés dans tous les pays et l'aurait mis dans des conditions d'égalité" avec les autres grands pays exportateurs qui ont, eux, des accords bilatéraux avec leurs principaux partenaires", a ajouté M. Castro.

Un porte-parole de la Confédération brésilienne de l'Agriculture (CNA), Matheus Zanella, a déclaré à l'AFP que le "secteur agricole brésilien avait beaucoup à perdre" avec l'échec à l'OMC. "L'impact initial sera un manque à exporter annuel de cinq milliards de dollars", a-t-il ajouté en estimant qu’il y aura d'autres impacts négatifs difficiles à évaluer aujourd'hui "tels que les distorsions au commerce que les pays riches pourront continuer à pratiquer". De leur côté, les producteurs brésiliens de sucre et d'éthanol ont "profondément déploré la chance perdue de faire intégrer l'éthanol, ne serait-ce que partiellement, au système mondial de commerce", selon les propos du président de l'Union de l'industrie de la canne à sucre (UNICA), Marcos Jank.


Jean-Louis Pommery
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