Oui, la paix n’a peut-être jamais été autant galvaudée par les va-t-en-guerre!
Bien sûr, ce n’est pas une nouveauté.
L’instrumentalisation pacifiste a toujours était de mise dans l’Histoire.
Un des propos récurrents d’Hitler était qu’il était un faiseur de paix et que sa seule obsession était de la garantir…
Et l’on pourrait multiplier les exemples sachant que les deux présidents américains qui ont conduit leur pays dans les deux guerres mondiales, Wilson et Roosevelt, s’étaient fait élire en promettant de ne jamais entrer dans ces conflits!
On pourrait en tirer la conclusion positive que les peuples n’aiment pas la guerre et que les va-t-en-guerre doivent ruser et mentir pour accomplir leurs desseins.
Voilà qui serait les innocenter un peu vite alors que la liesse qui accompagna la mobilisation des troupes dans tous les pays européens en 1914 montre que, souvent, nos va-t-en-guerre ne sont que les porte-voix du peuple.
On aurait espéré que face à un 20e siècle où la barbarie et l’hécatombe régnèrent en maître, ce début de troisième millénaire aurait été celui de la rédemption salutaire, sachant, en plus, que, dans l’ère contemporaine, celui qui déclenche la guerre en est rarement le vainqueur final, de Napoléon à Hitler en passant par Napoléon III, Guillaume II ou Hirohito.
Alors oui, l’Histoire nous dit aussi que la paix n’est que la période entre deux guerres et que les jours sans conflit sont largement dépassés par ceux pendant lesquels les humains se sont entretués depuis qu’ils se sont organisés en société.
On aimerait pouvoir dire que la trajectoire humaniste du monde tend vers l’élimination de la guerre mais ce serait simplement, soit s’illusionner, soit mentir.
En réalité, pour que s’impose la paix, la vraie, la juste – celle qui amène avec elle, la liberté, l’égalité, l’adelphité et la dignité – la seule solution, c’est le rapport de force, c’est-à-dire que ce soit la force qui l’impose.
Seules les démocraties en sont dépositaires mais en semblent aujourd’hui incapables.
Alexandre Vatimbella