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mardi 3 juillet 2012

L’EDITORIAL D’ALEXANDRE VATIMBELLA. L’Europe a besoin d’un projet clair et ambitieux

La crise économique ainsi que les difficultés des pays européens et de la zone euro ont remis à l’ordre du jour une intégration plus fédérale de l’Union européenne.
Comme il a été dit ici de multiples fois, les Européens ne s’en sortiront pas s’ils demeurent désunis ou si l’Union européenne n’est qu’un club où les pays membres restent à jamais fiancés sans jamais se marier.
Au-delà de la création de ce formidable outil d’intégration et de paix à la fin de la Deuxième guerre mondiale afin d’en éviter une troisième qui serait encore une fois venue du vieux continent, les circonstances ont fait que l’Union européenne est désormais, également, la planche de salut de ses membres.
Parce qu’elle seule peut permettre de concurrencer des entités de plus en plus grandes et de plus en plus fortes comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde ou l’Indonésie et le Brésil.
Parce qu’elle seule peut donner le dynamisme qui manque à chaque pays pour des raisons différentes (dénatalité en Allemagne, désindustrialisation en France, déficits publics en Grèce, etc.).
Seul le niveau européen fait que les pays qui composent l’Union sont encore de grands pays.
Dès lors, pour demeurer un continent leader, le fédéralisme doit s’approfondir dans tous les domaines.
Reste que cela n’est pas simple.
Pour que l’Union européenne devienne cette entité forte et dynamique, il faut une volonté politique sans faille des leaders des différents pays qui la composent.
Or, cette volonté n’existe pas vraiment.
Actuellement, ce n’est que la nécessité de ne pas sombrer dans un chaos qui est le moteur de l’Europe.
Cela ne peut suffire.
Il faut un projet clair et ambitieux.
Une question reste centrale: doit-on demander aux peuples leur consentement à chaque étape de cette progression vers plus d’intégration?
La réponse, qui peut choquer certains, est non.
Non parce qu’il n’est pas nécessaire de demander systématiquement aux peuples de se prononcer sur ce que décident leurs représentants qu’ils ont élus.
Il n’existe pas de mandat impératif en démocratie républicaine représentative.
Ce sont les élections à venir qui permettent aux peuples de se prononcer.
Non, parce que cette consultation populaire est la raison facile et fallacieuse invoquée par les politiques pour ne rien faire, transis de peur d’être désavoués pour avoir pris des initiatives courageuses.
Non parce que seul le résultat sera le juge de paix.
Avec du courage et de la ténacité – deux des principales qualités en politique -, les leaders européens peuvent changer le cours de l’histoire qui est, pour l’instant, celui de l’affaiblissement et de la marginalisation de leurs pays.
S’ils réussissent, ils permettront aux Européens de regarder de nouveau avec espoir vers l’avenir.
Puis, plus tard, viendra le moment où tous les peuples européens se prononceront pour savoir s’ils veulent l’établissement d’un vrai fédéralisme à tous les niveaux.
Alexandre Vatimbella
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