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lundi 12 décembre 2011

MONDIALISATION-ENVIRONNEMENT. Durban accouche d’un accord ad minima


La conférence sur le réchauffement climatique ferme ses portes sur un demi-succès. Si l’avenir n’est pas hypothéqué, l’essentiel du travail reste néanmoins à faire…
«Nous sommes entrés dans une période d'incertitude économique, une ère d'austérité fiscale. Mais je ne pourrais jamais trop souligner à quel point il est crucial que les pays développés tiennent leurs engagements»
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon sait bien, en effet, que la crise économique actuelle n’est pas très favorable à des mesures fortes en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Croissance élevée ou environnement sain, les Etats et les peuples ont toujours choisi la première contre le second.
C’est pourquoi l’on peut considérer avec certains commentateurs que l’accord trouvé à Durban (Afrique du Sud), hier, lors de la clôture de la «17° Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques» est une sorte de succès.
Evidemment, aucun accord contraignant n’a été signé mais, en revanche, on a évité l’échec qui aurait été désastreux. Ainsi, plusieurs pays émergents se sont engagés volontairement à limiter la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Surtout, ce qu’il y a d’important, c’est que tous les représentants des 194 pays présents ont, sans exception - même les plus rétifs à un quelconque texte contraignant comme beaucoup de pays émergents, au premier rang desquels ont trouver l’Inde et la Chine -, adopté une «feuille de route» afin d’aboutir à un accord dans les années qui viennent même si l’on ne sait pas quelle sera sa forme et sa valeur juridique (le communiqué final parle d’«un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale»).
Comme l’a déclaré Todd Stern, le représentant américain, «l'affaire s'est finalement bien terminée. C'est la première fois que l'on va voir des pays en développement accepter d'être tenus par un accord légal.»
De même, les pays industrialisés (les Européens en premier lieu) qui ont signé l’accord de Kyoto sur la limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre, ont décidé de le reconduire jusqu’en 2015.
Futur accord et reconduction de Kyoto ont permis à la commissaire européenne en charge du climat Connie Hedegaard  d’affirmer qu’il s’agissait d’une «percée historique».
Reste qu’éviter un réchauffement de la température sur terre de deux degrés Celsius ou plus, objectif affiché de cette conférence internationale, sera difficile à tenir au vu des résultats de Durban.
Alexandre Vatimbella
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