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jeudi 4 décembre 2008

CHINE-INDE-ENVIRONNEMENT. Malgré leur prise de conscience, la Chine et l’Inde vont être de plus gros pollueurs dans les années à venir


Avant la crise économique et financière mondiale, la Chine et l’Inde étaient de gros pollueurs et n’entendaient pas, au nom de leur développement économique, remettre totalement en question leur mode de production. Depuis la crise, c’est encore plus vrai selon une étude de la Fondation pour l’Innovation Politique.


Dans une très intéressante étude, intitulée « Environnement et compétitivité, une stratégie globale pour l’Europe » et dirigée par Elvire Fabry et Damien Tresallet, la Fondation pour l’Innovation Politique estime que « l’Inde et la Chine sont sans aucun doute, par leur poids démographique respectif, les deux pays qui contribueront le plus, à politique environnementale inchangée, à la dégradation des ressources naturelles. Une optimisation de leur potentiel de croissance économique sans véritable prévention environnementale serait aussi séduisante pour leur économie que lourde de conséquences pour la planète entière. » Le problème c’est que malgré une prise de conscience des opinions publiques mais aussi des pouvoirs publics, aucun des deux géants asiatique n’entend agir à court terme : « Aucun de ces deux pays n’entend effectuer des efforts environnementaux à court terme », indique l’étude. « Ils préféreront se rattacher aux clauses incluses dans le protocole de Kyoto, à savoir le mécanisme de développement propre et autres principes de responsabilité commune mais différenciée ». Car, et la Chine, et l’Inde, revendiquent leur droit à polluer pour pouvoir développer leurs économies comme l’ont fait les pays occidentaux au XIX° et au XX° siècle. Ainsi, « l’Inde fait valoir la responsabilité historique des pays industrialisés qui ont été jusqu’ici les gros contributeurs aux stocks de GES et qui doivent assumer le plus gros des efforts nécessaires à court terme pour infléchir le dérèglement du climat. Il ne peut y avoir de parité entre les pays industrialisés et les pays en développement tels que l’Inde, qui a besoin en premier lieu de pourvoir aux besoins élémentaires de sa population ».

Néanmoins, cette pollution n’est pas neutre en matière de développement économique. Elvire Fabry et Dalien Tressallet expliquent, par exemple, que « La Chine ne pourra pas atteindre un niveau de vie moyen calqué sur le modèle occidental avec une économie qui gaspille autant de ressources naturelles : ‘La Banque mondiale estime que les pertes financières causées par les pollutions et atteintes à l’environnement diverses s’élèvent de 8 à 12 % du PIB, et non 3 % comme l’indique le Parti communiste chinois’ (Tellenne, 2007) » Du coup, l’investissement environnemental, qui est déjà présent en Inde et surtout en Chine, pourrait être beaucoup plus rentable beaucoup plus vite que ne le pensent les dirigeants des deux pays asiatiques.


Pour télécharger cette étude : http://www.fondapol.org/


Alexandre Vatimbella

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