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vendredi 4 août 2023

Le Focus. Trump et les déplorables, menace numéro un de la démocratie républicaine

Le phénomène Trump est autant un mystère que la résultante de cette médiacratie du 21e siècle où la célébrité a plus que remplacé la compétence, où les émotions, surtout négatives, ont remplacé la rationalité dans le choix des dirigeants des démocraties.

Ainsi, ce fils de milliardaire aussi menteur qu’incompétent (ses nombreuses faillites en sont la preuve), aussi vulgaire qu’égocentrique, aussi ennemi de la démocratie qu’amis et admirateurs de tous les autocrates et dictateurs de la planète, de Poutine à Kim, aussi immoral que raciste et misogyne – et on en oublie – demeure, après sa présidence catastrophique et sa tentative de coup d’Etat – la personnalité préférée des militants et électeurs républicains qui s’apprêtent, malgré un nombre extravagant de poursuites judiciaires à son encontre et deux tentatives d’impeachment lors de son mandat, à en faire à nouveau le candidat de leur parti.

Un Parti républicain qui, bien sûr, n’a plus rien à voir avec celui d’Abraham Lincoln ou de Theodore Roosevelt mais, même s’ils sont responsables de son existence politique de par la radicalité de leurs présidences, de Nixon, Reagan et W. Bush.

Il est désormais une formation de droite radicale avec une aile extrémiste de plus en plus puissante.

Or donc Donald Trump est un pur produit de la télévision (et de la presse people) puis d’internet et des réseaux sociaux.

Il a réussi, d’une part, à bâtir une image de (faux) gagnant avec ses émissions de télévision grand public, de glamour avec ses frasques diverses et variées dans le monde en stuc de la nuit newyorkaise mais aussi à agréger tous les haineux et les envieux des Etats-Unis grâce aux réseaux sociaux et à la couverture sans pareille que tous les grands médias lui ont offert lors de la campagne de 2016.

En un mot, le promoteur-président-séditieux dont la place est plutôt en prison que sur les estrades de la campagne pour la désignation du candidat républicain pour la prochaine élection présidentielle, est le porte-parole de tous les déplorables de son pays – comme les a nommés avec pertinence Hillary Clinton – avec, de facto, la création d’un secte où aucune prise avec la réalité n’a plus droit de citer, où l’essentiel est de croire comme on croit à un gourou, voire à une divinité.

Trump est la terrible preuve de la dérive de nos démocraties républicaines libérales au cours de ce 21e siècle.

Certes, des personnages comme lui ont existé au cours de l’histoire de celles-ci mais avec l’approfondissement des valeurs démocratiques et surtout de leurs perversions (la liberté devenant la licence, l’égalité une demande d’égalitarisme, le respect de la dignité allant uniquement dans un sens, le sien, etc.) grâce à une montée de l’autonomie où se révèlent les pires travers humains (égocentrisme, irresponsabilité, assistanat, insatisfaction chronique, etc.), il est le représentant d’individus qui sont le danger numéro un pour la démocratie républicaine.

La question cruciale est de savoir si Trump sera un accident de l’Histoire où le début d’une nouvelle ère. Si c’est la deuxième proposition qui est la bonne, nous devons nous préparer à des jours biens sombres que tous les ennemis extérieurs de la démocratie attendent avec impatience.

Et la date de ce cataclysme pourrait être novembre 2024.