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vendredi 11 février 2011

MONDIALISATION-ALIMENTATION. Une crise alimentaire mondiale n’est pas à exclure


Même si les stocks ne sont pas encore au plus bas, les mauvaises récoltes dues à des phénomènes climatiques et la hausse de la consommation font redouter des problèmes d’approvisionnement d’où une flambée des prix.
Une sécheresse sans précédent depuis deux cents ans dans le Nord-est de la Chine, des inondations jamais vues dans la province australienne du Queensland, une autre sécheresse dramatique dans l’Amazonie brésilienne, des feux de forêts estivaux dont la production céréalière russe ne s’est pas encore remise, ce ne sont que quelques exemples des phénomènes climatiques exceptionnels qui ont une incidence actuelle sur les récoltes et donc sur les quantités de denrées alimentaires disponibles au niveau mondial.
Ces catastrophes couplées avec une hausse du niveau de vie dans les pays émergents qui induit une hausse de la consommation ont déjà provoqué une forte inflation dans le secteur alimentaire en Chine et en Inde. Et une hausse des prix significative est prévue dans tous les pays cette année, même dans les pays avancés.
L’indice des prix de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation) qui regroupe cinquante-cinq de produits, n’a jamais été aussi élevé. Il est ainsi nettement plus haut qu’en 2008 lors de la dernière crise alimentaire et aucune baisse n’est actuellement prévue car les tensions demeurent fortes sur les marchés comme à Chicago pour les céréales. Les experts s’inquiètent pour les populations les plus fragiles, celles qui consacrent entre 70% et 80% de leurs revenus à se nourrir et qui pourraient ne pas pouvoir suivre une hausse des prix.
De son côté, le gouvernement chinois a décidé d’encourager la production céréalière du pays dans toutes les régions en augmentant le prix d’achat des céréales aux agriculteurs. Il va également entreprendre des travaux pour détourner l’eau vers les régions les plus touchées par la sécheresse.
Dans ces conditions, une crise alimentaire n’est pas à exclure. Les spécialistes y verront plus clair après les prochaines récoltes de printemps. Néanmoins, les pays producteurs ne sont pas prêts à accepter pour l’instant, une quelconque régulation sur les prix des denrées de base comme l’a proposée la France, président du G20 en 2011. Des propositions qui ont été rejetées, notamment, par le Brésil.
Alexandre Vatimbella
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