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jeudi 29 janvier 2009

BRIC CROISSANCE. Le FMI revoit nettement à la baisse la croissance des pays du Bric

Devant l’approfondissement de la crise, le Fonds monétaire international ne pouvait pas, selon lui, ne pas revoir la croissance mondiale à la baisse qui ne sera pas plus que de 0,5% en 2009. Et le ralentissement de la croissance du Bric sera également beaucoup plus fort.


La Russie en récession, le Brésil avec une faible croissance, l’Inde et la Chine mieux lotie mais malgré tout à la peine, les économies des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) vont souffrir en 2009 selon les FMI (Fonds monétaire international). Obligée de revoir ses derniers chiffres qui ne dataient pourtant que de novembre dernier, l’organisation internationale dirigée par Dominique Strauss-Kahn n’y va pas de main morte devant la détérioration des fondamentaux économiques. Ainsi, elle prévoit une croissance mondiale en 2009 de 0,5% et de 3% en 2010.

En ce qui concerne les pays du Bric, la Chine devrait connaître une croissance de 6,7% en 2009 (bien loin des 8% affichés par le gouvernement de Pékin) et de 8% en 2010. De son côté, l’Inde devrait avoir une croissance de 5,1% en 2009 (bien loin des 7%-8% affichés par le gouvernement de New Delhi) et de 6,5% en 2010. Le Brésil verra, lui, sa croissance descendre à un taux d’à peine 1,8% en 2009 et de 3,5 en 2010. Mais le pays du Bric le plus mal loti est la Russie puisque le FMI prévoit pour 2009 une récession avec un recul de 0,7% de son PIB et une petite croissance de 1,3% en 2010.

Mais ces prévisions pourraient s’avérer encore… trop optimistes ! Ainsi, selon le FMI, «les risques de détérioration de la situation continuent de prédominer, l'ampleur et la portée de la crise financière actuelle ayant mené l'économie mondiale en terrain inconnu. Le risque principal est que si l'on ne s'attaque pas énergiquement à la montée des tensions financières et des incertitudes, les interactions pernicieuses entre l'activité réelle et les marchés financiers vont s'intensifier, et ainsi avoir des effets encore plus néfastes sur la croissance mondiale. En outre, les risques de déflation augmentent dans plusieurs pays avancés, alors que, dans les pays émergents, les entreprises pourraient souffrir gravement si leur accès au financement extérieur restait limité.» D’où la nécessité, selon l’organisation internationale, d’efforts encore plus importants dans tous les pays.

Reste que les pays émergents seront malgré tout capables de mieux résister à la crise que par le passé : «Plombée par la chute de la demande d’exportations et du financement des exportations, la baisse des cours des matières premières et un durcissement très prononcé des conditions de financement extérieur (surtout pour les pays qui affichent des déséquilibres extérieurs imposants), la croissance économique des pays émergents et en développement devrait accuser un net ralentissement et tomber à 3¼ % en 2009, contre 6¼ % en 2008. Du fait qu’ils sont aujourd’hui dotés de structures économiques plus solides, de nombreux pays émergents disposent d’une plus grande marge de manœuvre que par le passé pour soutenir la croissance, ce qui les aide à amortir les effets de ce choc extérieur sans précédent. En conséquence, ces pays vont certes subir un ralentissement prononcé de leur activité, mais selon les projections, leurs taux de croissance resteront égaux ou supérieurs aux taux observés lors des ralentissements précédents de l’économie mondiale.»


Alexandre Vatimbella

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