Les Actualités sur Mondiaglobalisation

vendredi 7 novembre 2008

BRIC-BOURSE. Rechute des marchés boursiers


Après plusieurs jours de hausse, les marchés boursiers du monde entier ont connu un repli le jeudi 6 novembre, et ceux des Bric n’ont pas dérogé à la règle, avec l’annonce de mauvaises nouvelles sur l’économie américaine et malgré l’élection de Barack Obama.


Il n’y a pas eu « d’effet Obama » sur les marchés financiers. Un jour après l’élection historique du premier président noir à la Maison blanche, les bourses du monde entier ont chuté et celles des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) ont suivi le mouvement avec des baisses plus ou moins fortes. L’indice Ibovespa de la Bourse brésilienne a ainsi chuté de plus de trois points et demi mais avait déjà chuté la veille de plus de six points. L’indice RTS de la Bourse russe a connu une forte chute de 6,30% alors qu’il avait connu une belle embellie ces derniers jours. De son côté, l’indice Sensex de la Bourse indienne a perdu un peu moins de quatre points alors que l’indice composite de la Bourse chinoise était en repli de 2,44%. Ces baisses s’expliquent à la fois par la prise de bénéfice des investisseurs qui avaient permis aux marchés de monter ces derniers jours mais, surtout, par les mauvaises nouvelles venues des Etats-Unis sur la situation économique du pays, facteur qui n’a pas été compensé par l’annonce de la baisse des taux d’intérêts en Europe.


Louis-Jean de Hesselin

© 2008 LesNouveauxMondes.org

jeudi 6 novembre 2008

CHINE-INTERNATIONAL. La présence de la Chine en Afrique est essentiellement économique


Lors d’un séminaire organisé par Sciences Po Paris, l’analyse de la politique de la Chine vis-à-vis de l’Afrique a fait ressortir que celle-ci est avant tout mue par la volonté de s’assurer la fourniture de matières premières et d’exporter sur les marchés des pays du continent noir sa production, sans oublier l’établissement de nombreux Chinois qui pose des problèmes d’assimilation.


Après la révolution communiste, la présence de la Chine en Afrique fut avant tout dictée par des préoccupations géostratégiques guidées par la volonté de trouver des alliés politiques et de tenter d’exporter la révolution prolétarienne. Une présence qui fut plus de prestige qu’autre chose. La nouvelle présence chinoise qui date des années 1980, au moment où Deng Xiaoping libérait l’économie chinoise, a une toute autre nature : prendre pied commercialement sur le continent noir à la fois pour se fournir en matières premières mais aussi pour exporter sa production. Telles sont les principales conclusions d’un séminaire qui s’est tenu à Paris, organisé par le CERI (Centre d’études des relations internationales) de Sciences Po. Mais cette présence est beaucoup plus sélective qu’on le croit généralement. Ainsi, comme le rappelle le professeur Roland Marchal de Sciences Po, « 80% des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a lieu avec dix à quinze pays sur les cinquante-trois que compte le continent ». Cette présence n’a pas de logique « néocolonialiste » comme l’a expliqué Chris Alden, professeur à la London School of Economics : « La Chine n’a pas d’idéologie à exporter, pas de territoires à conquérir, il n’y a qu’une volonté de commercer. » Reste que tout n’est pas aussi rose entre la Chine et l’Afrique car la volonté hégémonique en matière économique commence à créer de sérieux problèmes entre Chinois et Africains : personnels d’entreprises chinoises enlevés ou tués de l’Ethiopie au Soudan en passant par le Nigéria et l’Angola, installations industrielles vandalisées ou détruites, la Chine fait la douloureuse expérience d’une présence jugée trop agressive et peu amicale par beaucoup d’Africains. D’autant que la Chine ne fait pas que commercer, elle envoie aussi des migrants et l’assimilation entre Chinois et Africains posent de très nombreux problèmes.

Pour Ricardo Soares de Oliviera de l’Université d’Oxford, « la présence de la Chine en Afrique est vite devenue le contraire d’une présence libérale, d’aide et de développement aux pays où elle s’est installée et c’est surtout vrai en matière de pétrole ». Mais, néanmoins, la Chine a conquis les élites gouvernementales en proposant ce que l’on appelle parfois le « modèle Elf-Acquitaine », du nom de la politique africaine suivie par l’ex-compagnie pétrolière publique française rachetée depuis par Total. Ce modèle se caractérise par la facilité d’obtenir des prêts auprès de la Chine de la part des pays africains qui commercent avec elle, la signature de « package deals », c’est-à-dire de contrats qui englobent toute une série de liens commerciaux ainsi que la construction d’infrastructures et, bien sûr, le versement de « commissions » aux autorités des pays concernés… Reste que même là, selon Roland Marchal, un rejet se fait jour. Ainsi, en Angola, le gouvernement a déclaré « ne pas vouloir devenir la station-service de Pékin ». Néanmoins, la Chine commence à faire des efforts pour mieux comprendre l’Afrique et développe les études africaines dans ses universités. Dès lors, l’Afrique pourra peut-être espérer que les sollicitudes chinoises soient plus profondes que les fastes du fameux sommet sino-africain de Pékin en 2006 où la Chine avait reçu quasiment tous les pays du continent noir pour des festivités grandioses.


Alexandre Vatimbella

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mercredi 5 novembre 2008

BRIC-INTERNATIONAL. Les pays du Bric attendent beaucoup de l’élection de Barack Obama


La victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine a soulevé un immense espoir parmi les peuples du monde entier dont ceux du Bric. Même son de cloche de la part des dirigeants de l’Inde, de la Chine et du Brésil alors que le président russe se voulait plus circonspect après les attaques des deux candidats à la Maison blanche pendant la campagne électorale.


Dans le monde entier les peuples ont fêté avec joie la victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine. Partout des scènes de joie ont eu lieu et l’attente sera immense et risque, de ce fait, d’être déçue car, tout puissant qu’il est, le nouveau président des Etats-Unis qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain ne pourra pas tout faire. Mais l’on espère qu’une nouvelle ère, notamment dans les relations internationales, après les années difficiles de George W. Bush va être instaurée. Les dirigeants des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) ont salué la victoire du candidat démocrate, premier Noir à occuper le Bureau ovale en souhaitant développer des relations plus proches avec la nouvelle administration américaine. Seule note discordante, celle du Président de la Russie, Dmitri Medvedev qui s’est montré plus agressif. Il faut dire que les deux candidats à la Maison blanche, Barack Obama et John McCain avaient, surtout le second, attaqué fortement le gouvernement russe, condamnant « l’agression » russe en Géorgie et promettant une relation musclée avec Moscou.

-Inde : En félicitant Barack Obama pour son élection, le Premier ministre Manmohan Singh a déclaré que "Les peuples d'Inde et des Etats-Unis sont liés par leur attachement commun à la liberté, à la justice, au pluralisme, aux droits individuels et à la démocratie. (…) Ces idéaux constituent de solides bases pour un partenariat stratégique et amical entre notre deux nations". Reste que Singh regrettera George W. Bush qui a permis à son pays de rompre un embargo de trente ans sur l’énergie nucléaire.

-Chine : Le Président Hu Jintao a fait une longue déclaration dans laquelle il a déclaré que "La Chine et les Etats-Unis partagent des intérêts communs élargis et d'importantes responsabilités sur un large éventail de questions concernant le bien-être de l'humanité. De saines et stables relations sino-américaines à long terme sont dans l'intérêt fondamental de nos pays et peuples et revêtent une grande importance pour le maintien et la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans le monde. (…) Le gouvernement chinois et moi attachons toujours une grande importance aux relations sino-américaines. Dans une nouvelle ère historique, je veux travailler avec vous pour renforcer de manièrecontinue le dialogue et les échanges entre nos deux pays et renforcer notre confiance mutuelle et notre coopération sur la base des trois Communiqués conjoints sino-américains, en vue de porter nos relations constructives et coopératives à un niveau plus élevé et d'apporter de grands bénéfices aux peuples de nos deux pays et du reste du monde."

-Russie : Le Président Dmitri Medvedev tout en félicitant Barack Obama a souhaité "un dialogue constructif sur la base de la confiance et de la prise en compte des intérêts de chacun" en ajoutant, par ailleurs que "nous espérons que nos partenaires, la nouvelle administration des Etats-Unis, feront le choix de bonnes relations. (…)La Russie est convaincue de la nécessité du développement progressif des relations bilatérales" car il existe "un potentiel positif et solide". Mais il a de nouveau accusé les Etats-Unis d'avoir provoqué la crise financière internationale "en gonflant la bulle financière pour stimuler leur croissance" et en perdant "tout sens élémentaire de la mesure", avant d'appeler à une "réforme radicale" du système financier international.

-Brésil : Le Président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que "L'élection du premier noir de l'Histoire des Etats-Unis est un fait extraordinaire, surtout celle d'une personne qui a démontré sa compétence politique, comme le président Obama. (…) J'espère qu'Obama aura une relation plus forte avec l'Amérique latine, du Sud et le Brésil. (…) Il est nécessaire que les Etats-Unis construisent une politique active par rapport à l'Amérique latine".


Alexandre Vatimbella & Jean-Louis Pommery

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CHINE-COMMERCE. La Chine signe des accords économiques avec Taïwan


Pas de politique mais que de l’économique, tel a été le cadre de la rencontre entre dirigeants de Pékin et de Taipei. Avec, à la clé, la signature d’accords sur toute une série de secteurs, des services postaux au tourisme.


Le réchauffement des relations entre la Chine et l’île de Taïwan que la première revendique comme faisant partie intégrante de son territoire continue depuis l’élection du nouveau président taïwanais Ma. Ainsi, pour la première fois depuis l’instauration du régime communiste il y a soixante ans à Pékin, celui-ci a envoyé un haut responsable en visite officielle sur l’île. On n’a pas parlé de politique mais d’économie, imitant en cela la stratégie adoptée par Jean Monnet pour rapprocher les Etats européens à la fin de la Seconde guerre mondiale, les questions politiques devant elles-mêmes se solutionner par un rapprochement économique de plus en plus étroit. Nous n’en sommes évidemment pas encore là. A l’occasion de cette rencontre, toute une série d’accords ont été signés. Ils concernent l’intensification des liaisons aériennes qui vont tripler (avec 108 vols directs par semaine desservant 21 villes du continent), la mise en place de liaisons maritimes, l’ouverture de services postaux directs et la promotion du tourisme. De même, les deux délégations ont décidé de coopérer de manière plus étroite sur le problème difficile de la sécurité alimentaire après les divers scandales qui ont éclaté en Chine ces derniers mois.


Alexandre Vatimbella

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mardi 4 novembre 2008

RUSSIE-ECONOMIE. Crise mondiale : Vladimir Poutine veut rassurer sur les mesures étatiques décidées


Le Premier ministre russe a déclaré que les mesures prises pour protéger l’économie du pays ne sont en aucun cas des nationalisations déguisées même si elles peuvent y ressembler…


« Je voudrais souligner que la nationalisation de l’économie russe n’est pas notre objectif, cela ne peut pas l’être et cela ne le sera pas. (…) L’élargissement de la présence de l’Etat dans l’économie est une mesure forcée et temporaire » Les propos de Vladimir Poutine sont fermes et clairs. Il faut dire que dans un ancien pays communiste, la crainte des investisseurs locaux et surtout étrangers d’une renationalisation de l’économie est bien réelle. D’où la mise au point même si le Premier ministre russe reconnait que les mesures prises pour lutter contre la crise mondiale qui touche durement le pays « n’ont pas un caractère typique d’une économie de marché ». Bien sûr, comme Vladimir Poutine l’a souligné les autres pays sont « dans la même logique », mais eux n’ont pas le passé de la Russie... C’est pourquoi, il a également affirmé que « sur le plan stratégique, pour assurer une croissance stable, nous misons toujours sur l’initiative privée ainsi que sur la création de conditions favorables afin d’attirer les investisseurs ». Ces mesures sont contenues principalement dans un plan d’aide aux secteurs financier et industriel dont le montant est de quelques 200 milliards de dollars. Déjà, les premières entreprises ont touché des chèques de la part du gouvernement et de nombreuses sont en attente d’une aide. Par ailleurs, le plafond de garantie des dépôts bancaires pour les particuliers a été remonté à 20.000 euros afin d’éviter que des retraits massifs soient opérés et fragilisent encore plus un secteur bancaire sinistré.


Louis-Jean de Hesselin

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