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dimanche 8 mai 2011

LA SEMAINE DE LA MONDIALISATION. L’Inde tente de se faire accepter comme acteur majeur de la mondialisation


De passage à Paris, Irupama Rao, secrétaire générale aux Affaires étrangères de l'Inde est venue délivrer un message lors d’une conférence à l’IFRI (Institut français des relations internationales): l’Inde veut sa place, toute sa place, parmi les grandes nations qui gèrent la mondialisation. Et le pays est prêt à assumer ses responsabilités, quoiqu’en disent certains dans les pays occidentaux, dans toutes les instances internationales, du G20 au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Concernant ce dernier, elle a redit la revendication de New Delhi d’en être un membre permanent. Et pour prouver que l’Inde y avait toute sa place, elle a pris l’exemple de sa présence actuelle comme membre non permanent du Conseil et des positions responsables adoptées par son pays
L’Inde est donc bien dans le mouvement de la mondialisation et veut faire entendre sa voix qui, selon elle, est originale en privilégiant la négociation sur la confrontation, ce qui, selon madame Rao est normal pour un pays façonné par la vision non-violente de Gandhi.
En outre, l’Inde se déclare solidaire du Brics et des pays qui le composent même si ses relations avec la Chine ne sont pas simples.
Parlant de ce dernier pays, la secrétaire générale a affirmé que l’Inde est persuadée que ses «relations avec la Chine seront, dans les années à venir parmi les plus importantes pour le monde».
Mais elle a ajouté que le gouvernement de New Delhi souhaitait une relation économique équilibrée avec la Chine en citant les exemples des produits pharmaceutiques et informatiques indiens qui ne devaient pas subir le protectionnisme de Pékin.
Cependant, elle a estimé qu’il n’y avait pas de raison de douter qu’il y a de place pour le développement de deux pays comme la Chine et l’Inde en Asie et dans le monde.
En revanche, Irupama Rao n’a eu que des paroles positives pour décrire les relations de l’Inde avec les autres membres du Brics et notamment le Brésil et l’Afrique du Sud. Elle avait sans doute moins besoin de parler de la Russie qui est un allié traditionnel.
Pour autant, elle n’a pas voulu minorer les relations avec l’Occident dont le pays a besoin pour son développement mais aussi parce que la démocratie rapproche l’Inde des pays de l’Union européenne et des Etats-Unis. Elle a ainsi déclaré que l’Inde partageait beaucoup de points de vue avec la France et les Etats-Unis.
Mais ce plaidoyer se heurte à une réalité, les hésitations et la volonté à tout crin de se singulariser par rapport aux positions des pays occidentaux. Le récent «Printemps arabe» et la guerre civile en Lybie en sont deux exemples frappants. Ainsi, l’Inde a beaucoup critiqué l’action des pays occidentaux, se réfugiant dans une posture de respect de la souveraineté nationale et des régimes en place.
En adoptant cette position, elle s’est dangereusement rapprochée de la Chine qui a pris pour habitude de critiquer toutes les actes des pays occidentaux en la matière, à, la fois par principe mais aussi par peur que l’on commence à s’intéresser de trop près à son régime autoritaire… La seule exception ayant été pour Pékin de se féliciter de l’élimination de Ben Laden. Il faut dire que les autorités chinoises craignent fortement le terrorisme islamiste, notamment dans la province musulmane du Xinjiang.
Alexandre Vatimbella
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