Les Actualités sur Mondiaglobalisation

jeudi 6 novembre 2025

Le Focus. Le claque électorale de Trump


Les diverses élections qui ont eu lieu hier aux Etats-Unis ont fait la une surtout parce qu’un musulman, socialiste revendiqué, a été élu maire de New York.

Mais la victoire de Zohran Mamdani s’inscrit dans une beaucoup plus large du Parti démocrate que ce soit en Virginie ou dans le New Jersey où ses deux candidates ont été élues gouverneures et en Californie où les électeurs ont validé la plan de résistance au charcutage électoral des républicains dans des Etats comme le Texas en autorisant le gouverneur Gavin Newsom de redécouper les circonscriptions afin de compenser les gains des trumpistes dans les Etats qu’ils contrôlent en procédant à ce qui s’appelle un trucage éhonté.

Toutes ces victoires ont fait un perdant qui s’appelle Donald Trump qui a pris une véritable claque électorale.

L’extrémiste populiste au plus bas dans les sondages à peine dix mois après sa prise de fonction et un an après sa victoire à la présidentielle où 63% des Américains désapprouvent son action, paye à la fois ses décisions comme de baisser ou supprimer des aides aux plus pauvres, son incapacité à faire baisser l’inflation, des chiffres de l’emploi mauvais, sa volonté de supprimer les assurances-santé mises en place par Barack Obama et ainsi de suite sans oublier sa responsabilité dans la fermeture (shutdown) des services publics et son refus de payer les aides alimentaires aux plus démunis.

De même, la majorité des Américains ne sont pas sensibles à sa rhétorique et à ses mensonges comme celui qu’il répète en boucle d’avoir mais en fin à huit guerres dans le monde (en réalité à aucune!).

Ces résultats sont encourageants pour les démocrates dont les experts médiatiques, pourtant, affirmaient qu’ils étaient au fond du trou.

Et ce ne sont pas seulement des personnalités de gauche qui ont été élus mais aussi des centristes comme les nouvelles gouverneures de Virginie et du New Jersey.

Oui, c’est bien une claque que Trump a reçu malgré ses dires.

Reste à savoir comment il va réagir…




Editorial. Etats-Unis: le Parti démocrate vire-t-il à gauche?


Zohran Mamdani est donc le nouveau maire de New York.

Il a emporté l’élection avec plus de 50% des voix devançant un autre démocrate qui se présentait comme «independent» après avoir perdu la primaire contre lui, Andrew Cuomo.

Petite parenthèse: si l’on fait le total des voix pour un candidat démocrate, on arrive à plus de 90% dans une ville, rappelons-le, qui a vu naitre Donald Trump!

C’est donc une déculottée pour l’extrémiste populiste dont les fan(atique)s commencent évidemment à parler d’élection truquée…

Venons-en à la signification de cette élection pour les démocrates.

Deux données doivent être prises en compte:

La première est que Mamdani – qui devient en outre le premier maire musulman de NYC et le plus jeune – s’est présenté clairement en tant que «démocrate socialiste». Et contrairement à Bernie Sanders, le sénateur du Vermont qui s’est présenté aux primaires démocrates contre Hillary Clinton, notamment, qui n’est pas membre du parti, Mamdani, lui, est bien encarté chez les démocrates et il est un des représentants de l’aile gauche du parti, voire de son aile radicale avec un programme souvent très marqué idéologiquement.

La deuxième est que sa candidature a divisé le parti partout dans le pays, certains élus refusant même de répondre à la question de savoir s’ils lui apportaient leur soutien.

Ainsi, nombre de ses leaders n’ont pas appelé à voter pour lui comme Chuck Schumer le leader des sénateurs démocrates au Congrès, un Newyorkais pur jus, né à Brooklyn et élu de la ville.

Et une fois son bulletin mis dans l’urne, il a refusé de dire quel nom y était inscrit…

Quant à Barack Obama, s’il l’a encouragé, il ne l’a pas soutenu publiquement.

En revanche, le leader des représentants au Congrès, Hakeem Jeffries, lui aussi élu de New York, lui a apporté son soutien officiel.

Il faut dire que le cas Mamdani est épineux pour les démocrates.

Car, depuis l’élection de George W Bush en 2000 et, évidemment, depuis les victoires de Trump en 2016 et surtout en 2024, le Parti démocrate est partagé entre demeurer une force centrale progressiste ou pencher vraiment à gauche.

Pour les centristes du parti, l’élection se gagne en séduisant les modérés alors que pour les socialistes, la victoire passe par un programme résolument à gauche pour s’attacher les jeunes et les classes moyennes les moins fortunées ainsi que les plus précaires.

Jusqu’à présent, la stratégie des centristes a toujours été celle de la victoire si l’on se rappelle des échecs cuisants des candidats socialistes du Parti démocrate comme George McGovern en 1972 contre Richard Nixon.

Mais le virage à droite des républicains sous l’ère Reagan, confirmée sous celle de George W Bush et devenu extrême avec Trump a radicalisé une part de plus en plus importante des démocrates (ainsi que le souhaitaient les initiateurs de ce virage afin de provoquer des confrontations idéologiques jusqu’au-boutistes).

Bien sûr, dans le cas de l’élection de Mamdani, on parle de New York, une ville où la gauche démocrate est forte et compte de nombreux élus dont son égérie, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, encore plus socialiste que le nouveau maire.

Reste que l’aile gauche progresse partout et est soutenue par de plus en plus d’électeurs.

 Pour autant, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui le Parti démocrate est un parti de gauche même si les idées socialistes progressent chez ses membres et sympathisants.

Il demeure encore un parti essentiellement central et progressiste avec une forte aile centriste.

En revanche, cette aile dominante est de plus en plus concurrencée par l’aile de gauche voire socialiste.

Celle-ci ne recherche plus le consensus et le compromis mais estime, à l’instar des républicains radicaux et extrêmes que la bataille frontale doit avoir lieu contre l’autre camp, les victoires de Trump le démontrant mais pas seulement.

La présidence actuelle de ce dernier sera peut-être un moment pivot pour les démocrates.

Et il faudra bien analyser les résultats des élections de mi-mandat l’année prochaine avec le nombre d’élus démocrates venant de son aile gauche.

Ce qui aura une incidence sur les chances d’un candidat de gauche aux primaires de la présidentielle de 2027.

A moins que Trump n’instaure une autocratie et reporte indéfiniment les élections pour demeurer au pouvoir…


mercredi 5 novembre 2025

Point de vue. Ce que nous dit le scandale des poupées de Shein


La découverte par l’administration française de la vente de poupées pédopornographiques par le site internet chinois Shein a créé un émoi fort compréhensible et très salutaire pour la protection des enfants considérés ici comme de simples objets du désir pervertis de pédophiles.

Et si Shein a retiré de la vente en France ces produits scandaleux, ce n’est pas le cas pour d’autres pays et n’est pas la seule entreprise chinoise à les commercialiser.

De quoi se poser des questions sur une supposée erreur ou faille qui est la défense du site.

De quoi également s'inquiéter du statut et de la condition des enfants dans le monde où, l'opposé de ceux qui affirment qu'ils sont des rois et vénérés comme des dieux, ils sont constamment en danger et ne bénéficient pas de la protection dont ils devraient bénéficier.

Vendre de telles poupées mais, plus grave, en fabriquer (sans même parler de ceux qui les achètent) révèlent plus largement une réelle démission de nos sociétés par rapport à ceux qu'elles devraient protéger prioritairement et des pratiques commerciales perverties où tout est bon, même l'ignominie, pour faire des profits.


mardi 4 novembre 2025

Le Focus. L’IA, comme internet, un outil aux deux visages


Ces dernières semaines, nombre de voix se sont fait entendre sur les dangers de l’intelligence artificielle.

Celle-ci peut en effet être une réelle menace pour le monde libre mais aussi pour l’Humanité tant ses possibilité d’être utilisée de manière négative se révèlent de plus en plus.

Surtout, la pratique qui en est faite montre tout ce que peuvent en retirer des individus ou des organisations criminels ou aux idéologies totalitaires.

Bien sûr, la plupart des artefacts créés par les humains peuvent être utilisés en bien et en mal.

Ici, on pense évidemment à internet et aux réseaux sociaux qui ont d’abord été vus comme des outils de liberté et de progrès, capables de connecter les gens entre eux et d’être une source d’information et de savoir extraordinaire.

Aujourd’hui, ce sont surtout les risques du web qui sont pointée du doigt, de l’élucubrationisme (complotisme) aux fake news en passant par les contenus abjects et le déversement de boue et de haine.

L’IA pourrait aussi être cet outil de libération et d’émancipation de l’humain.

Mais elle peut aussi devenir le cauchemar de l’humanisme en étant au service principalement des forces du mal.

Sans oublier qu’elle peut également être une base de données où pullulent les erreurs et les interprétations erronées comme des enquêtes viennent de le démontrer.

L’intelligence artificielle est perfectible et si l’on ne pourra empêcher son utilisation à des fins criminelles et par des idéologues extrémistes, il faut essayer de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’avec internet et éviter les errements que nous connaissons aujourd’hui.

Cette tâche parait vouée à l’échec tant l’entreprise semble impossible à mener face aux forces contraires mais ce serait d’une grande lâcheté de ne pas essayer.

Le premier jalon doit être celui de la formation et de l'information sur qu'est l'IA et ce qu'elle recèle de bien et de mal. 

 


lundi 3 novembre 2025

Point de vue. Faire payer les riches, slogan simple mais application compliquée


Demander aux riches une participation financière plus grande à la communauté semble du bon sens à moins de considérer comme les néo-libéraux, les ultra-conservateurs et les libertariens qu’un individu ne doit rien à la société de sa fortune, acquise soit personnellement grâce à ses compétences, soit à sa famille, refusant ainsi de prendre en compte ce que la société fait pour qu’il puisse réussir, de la formation qu’elle lui a donné à son utilisation de ses infrastructures.

Cela devient plus controversé lorsqu’il s’agit de savoir quel montant de leur revenu ou de leur fortune les plus aisés doivent verser.

Et ici, entre en scène, au-delà même des notions de justice et de morale, les réalités du monde dans lequel nous vivons.

Et plus particulièrement deux d’entre elles qui compliquent de mettre en œuvre de manière simpliste le slogan «faire payer les riches» dont raffolent la Gauche et l’extrême-gauche.

La première est que nous vivons dans un monde où chaque pays joue son propre jeu en la matière.

Attirer les riches et surtout des grandes fortunes ainsi que les investissements étrangers est une volonté de tous les pays du monde.

Certains s’y sont spécialisés avec des fiscalités inexistantes ou très basses ainsi qu’avec d’autres outils comme le secret bancaire.

Face à cette compétition mondiale, imposer les riches fortement est contre-productif notamment pour l’économie.

Non pas que la présence de riches sur son territoire permet le fameux «ruissellement» – la dépense des plus riches bénéficiant in fine au plus pauvres –, théorie qui n’a jamais été prouvée concrètement, mais elle permet de retenir les capitaux de ses ressortissants et d’attirer ceux de l’étranger qui remplissent les caisses des banques et s’investissent sur son territoire.

Jouer seul contre tous les autres pays, c’est ainsi se tirer une balle dans le pied, la justice et la morale n’étant pas la préoccupation de tous vos concurrents…

Le deuxième est que l’argent reste la récompense favorite d’une majorité de ceux qui crée de la richesse dont bénéficie la société.

Qu’on le veuille ou non, qu’ils soient sympathiques ou détestables, beaucoup des entrepreneurs qui réussissent le font pour devenir riches, c’est la carotte qui les fait avancer prioritairement et ils ne s’en cachent pas même si la passion peut également les animer.

Les échecs des régimes communistes, au-delà de leur caractère totalitaire, viennent en partie de ce qu’il était impossible de fonder sa propre entreprise et/ou de devenir riche (à part pour la nomenklatura mais de manière parasitaire).

La Chine en est l’exemple parfait qui n’a pu devenir la deuxième puissance mondiale qu’en permettant à ceux qui entreprennent d’amasser des fortunes.

Ces deux réalités ne doivent évidemment pas empêcher une société de demander à ses concitoyens les plus aisés de participer monétairement de manière plus large.

Cependant, vouloir matraquer le riche, si cela peut se justifier dans certains cas au nom de la justice et de la morale, est, dans ce monde que nous avons créé et tel qu’il existe aujourd’hui, improductif et allant à l’encontre de ceux que l’on veut soi-disant protéger, les plus précaires.