Les Actualités sur Mondiaglobalisation

mardi 23 décembre 2025

Le Focus. L’après-Trump pourrait être bien pire


L’America fest, le rassemblement annuel de Turning Point USA, l’organisation créée et dirigée par l’activiste extrémiste et populiste, Charlie Kirk, jusqu’à son assassinat a montré, certes, une extrême-droite américaine très divisée et dont les leaders présents se sont invectivé les uns les autres mais, surtout, que l’ère post-Trump pourrait être bien pire que ce que nous voyons actuellement se passer aux Etats-Unis et avoir des conséquences encore plus désastreuses sur la démocratie républicaine libérale.

Tout le gratin de cette extrême-droite s’était donc donné rendez-vous à Phoenix dans l’Arizona.

On y a retrouvé des pro-nazis, des populistes extrémistes, des juifs ultra-orthodoxes aux côtés de suprémacistes blancs antisémites mais aussi racistes, des évangélistes fanatiques et autres masculinistes.

Et ce que l’on y a entendu fait froid dans le dos de la part de personnages qui n’ont que la haine à la bouche, la violence comme mode d’action et la revanche comme obsession.

C’est spécialement le cas du vice-président des Etats-Unis, JD Vance, qui se verrait bien dans le bureau ovale en 2028 si Trump n’arrive pas à devenir l’autocrate qu’il souhaite être en annulant la prochaine présidentielle ou en se présentant pour un troisième mandat alors que la Constitution l’interdit mais avec l’aval de la Cour suprême.

Et si c’est bien Vance qui sera le candidat des républicains, sa victoire serait encore bien pire que celle de Trump car le personnage est un vrai militant de l’extrême-droite la plus radicale dont nombre de ses figures le soutiennent déjà pour qu’il soit leur porte-drapeau en 2028.

A nouveau, lors de son intervention, il a utilisé les insultes et les menaces contre les démocrates.

Comme l’explique CNN, Vance a prononcé «un discours profondément partisan, empreint de nationalisme chrétien»

Il a ainsi exhorté les participants de l’America fest «à faire pression sur le Sénat, à majorité républicaine, pour qu'il approuve les juges nommés par Trump, afin de permettre ‘davantage de poursuites’ et une ‘justice plus rapide’».

De même, comme à son habitude, «Il a lancé des insultes aux démocrates à l'approche des élections de mi-mandat.»

Et il a conclu en affirmant:
«Je ne dis pas qu'il faut être chrétien pour être Américain. Je dis quelque chose de simple et de plus vrai : le christianisme est le rêve américain.»

Un christianisme qui est plus proche de celui du Ku Klux Klan que du message de Jésus.

 

 


lundi 22 décembre 2025

Commentaire. Parler à Poutine mais pourquoi?


En arrivant au Conseil européen du 18 décembre, Emmanuel Macron a fait une déclaration dans laquelle il disait à propos de l’Ukraine:
«
Et donc en même temps qu’on soutient, qu’on finance, qu’on donne cette visibilité, qu’on continue les discussions, si elles sont sérieusement menées par la Russie, ce dont nous pouvons légitimement douter après les derniers propos du président Poutine et de ses équipes.

En sortant de ce conseil, à une question posée par un journaliste, il affirmait:
«J
e pense qu’il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine. Oui. De toute façon, je constate qu’il y a des gens qui parlent à Vladimir Poutine. Donc je pense que nous, Européens et Ukrainiens, on a intérêt à trouver le cadre pour réengager cette discussion en bonne et due forme. Sinon, on discute entre nous avec des négociateurs qui vont seuls discuter avec les Russes. Ce n’est pas optimal. Donc je pense que là, il faut finir la session, si je puis dire, en cours. Il y a des discussions qui vont se faire dans les prochaines heures pour voir les avancer. Il y a un cycle qui est en cours. Soit une paix robuste, durable, avec toutes les garanties requises, peut être obtenue formidable, et de toute façon, on se mettra à ce moment-là autour de la table avec tout le monde. Soit il faudra, tout en continuant de financer, d’engager, de résister et d’aider l’Ukraine, il faudra dans les prochaines semaines trouver les voies et moyens aussi pour que les Européens, dans la bonne organisation, réengagent un dialogue complet avec la Russie en toute transparence et association avec l’Ukraine.»

Or donc, en quelques heures, le Président de la République a changé d’avis sur l’intérêt de discuter avec Poutine.

Ainsi du «doute légitime» de la volonté du dictateur russe de vouloir réellement négocier, Emmanuel Macron est passé de l’«utilité» de parler avec lui.

Un retournement qui a évidemment ravi le Kremlin qui s’est dit prêt à des échanges entre les deux hommes, ce qui permettrait à Poutine de sortir un peu plus de son isolement sans bouger d’un iota de ses positions.

En revanche, on se demande de l’intérêt de discuter avec quelqu’un dont on dit qu’il ne veut pas discuter…

Car la seule communication de Poutine jusqu’à présent avec les Européens dont Emmanuel Macron, a été un monologue où il exige que toutes ses revendications suite à son agression de l’Ukraine lui soient octroyées.

Aucun observateur n’a décelé une volonté du dictateur de mener de véritables négociations de paix mais une seule obsession: obtenir la reddition des Ukrainiens et le départ de Zelensky puis faire de l’Ukraine une sorte de colonie russe.

Les propos du président français sont donc assez maladroits même s’il faut ajouter, d’une part, qu’il répondait à une question, et, d’autre part, qu’il y a une nécessité de la part des Européens d’être partie prenante dans la résolution de cette guerre et de ne pas être marginalisés par le duo Trump-Poutine.

Reste que cette ouverture à des discussions, en l’espèce, ne profite qu’à une personne: Poutine.

Ce qui est une erreur.

 

 


dimanche 21 décembre 2025

Le Focus. Trump et Poutine, les menteurs qui mettent le monde en danger


Au-delà d’une collusion évidente entre les deux hommes, Donald Trump et Vladimir Poutine partagent la même prédisposition à la menterie et à l’intoxication sur fond de violence verbale et d’insulte.

A deux jours d’intervalle, les deux compères sont intervenus lors d’événements médiatiques où le maître-mot était «mensonge» et où l’objectif était de prétendre être ce qu’ils ne sont pas et ce qu’ils ne font pas.

L’Américain Trump dans des propos surréalistes a affirmé que tout allait bien aux Etats-Unis alors que les chiffres, disent le contraire.

Le Russe Poutine a affirmé être prêt à cesser ses bombardements qui tuent des femmes et des enfants si on arrête de l’agresser alors que, responsable de la boucherie, son seul objectif est de dépecer l’Ukraine et d’y éradiquer la démocratie.

On résume ici très sommairement le contenu de leurs déclarations mais ceux qui s’intéressent à ces flots de bobards, d’ignominies et d’injures pourront facilement s’y référer sur internet avec un Trump blâmant son prédécesseur pour ses propres incuries qu’il transforme en succès et avec un Poutine qui prétend que c’est l’Occident qui lui a déclaré la guerre et qu’il est innocent de tous les morts du conflit.

Ce qui est le plus important, ici, n’est pas tant l’étalage de la fabulation et de l’imposture que les conséquences qu’elles ont sur la paix et la démocratie.

Car ces deux personnages sont des dangers pour le monde.

Oh! Ils ne sont pas les seuls mais, en ce moment, ils sont les plus prégnants.

C’est pourquoi il faut sans cesse les dénoncer ainsi que leurs propagandes que l’on appelle aujourd’hui fake news et élucubrationisme (complotisme).

 


mercredi 17 décembre 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ne jamais parier sur la sagesse du peuple


Apparemment les forces démocratiques n’avaient pas prévu le retour de Trump au pouvoir et les Etats-Unis en payent le prix actuellement.

Elles pensaient que le peuple américain avait vu ce qu’était l’extrémiste populiste incompétent durant son premier mandat et que jamais il n’accepterait son retour.

Qu’il avait compris le danger.

Une immense et tragique erreur.

Mais le peuple américain n’est pas le seul à manquer de sagacité et de sagesse.

Emmanuel Macron et François Bayrou ont également voulu croire à ces deux qualités chez le peuple français.

Le premier connait une forte impopularité tandis que le second a été renvoyé dans ses foyers par des députés largement soutenus par les sondages.

Et je pourrais multiplier les exemples de ce qui se passe de l’Italie au Brésil en passant par l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

Dans tous ces pays montent les extrémismes et les populismes qu’ils soient de droite – le plus souvent – ou de gauche.

S’ils connaissent cet état de grâce, c’est bien évidemment parce qu’ils ont une grande popularité parmi une partie grandissante de la population.

Cette histoire nous l’avons déjà connu par le passé et elle s’est mal terminée ce qui n’empêche pas les peuples d’y revenir.

Encore faudrait-il qu’ils connaissent vraiment l’Histoire avec un grand H, ce qui n’est pas le cas.

Mais ce n’est nullement une excuse car la dangerosité des extrêmes et des populismes se voit aussi dans leurs propos, leurs agirs et leurs idéologies.

Dès lors, comme le disait avec justesse Hillary Clinton lors de sa campagne électorale en 2016 face à Donald Trump, ceux qui se laissent attirer par les sirènes extrémistes et populistes sont des «déplorables», n’ont, en tout cas, aucune excuse sauf peut-être leur bêtise mais ils ne sont pas tous des crétins, loin de là.

Dans tous ces mouvements extrémistes et populistes, il y a systématiquement de la haine et une violence latente ou exprimée.

Il y a une volonté de s’en prendre à l’autre, à un bouc-émissaire qui serait responsable de tous les malheurs de la Terre dont ceux qui adhèrent à ces mouvements.

Ici, aucune sagacité, ni sagesse, seulement des comportements où les émotions négatives, et l’irrationnel sont prédominants.

On ne peut même pas prétendre que ceux qui votent pour les populistes et les extrêmes le feraient pour leurs propres intérêts, petits ou grands.

Si l’on fait les bilans des derniers dictateurs, autocrates et populistes qui sont arrivés au pouvoir grâce à la «volonté populaire», ils sont tous négatifs d’Hitler à Poutine en passant par Mussolini, Erdogan, Loukachenko, Peron ou Trump (Je ne parle pas ici de tous ceux qui pris le pouvoir de manière violente comme Mao, Staline, Franco ou Pinochet, par exemple, ni d’élections truquées une fois certains de ceux que je viens de citer sont parvenus à la tête de leurs pays respectifs).

Et les premiers touchés ont été ces couches les plus défavorisées qui ont voté pour eux dans ce mélange de crédulité en des promesses intenables, de fascination pour la rhétorique de puissance et de ressentiment voire de haine pour la société qui ne les traiterait pas comme elles estimeraient devoir l’être.

Bien sûr, il se peut que cette société qu’elles exècrent ne soit pas parvenue à réaliser l’idéal démocratique et n’est pas pris en considération autant qu’il le faudrait leurs intérêts mais cela ne donne aucune prééminence à des régimes liberticides et violents qui ont tous connu ou connaissent des échecs beaucoup plus grands avec des conséquences d’une toute autre ampleur.

Parce que c’est bien en réformant inlassablement la démocratie républicaine libérale pour la rendre de plus en plus proche de l’idéal qu’elle poursuit que l’ensemble du peuple, dont les plus défavorisés ou laissés pour compte, ont une réelle chance de voir leurs intérêts pris en compte et réalisés.

Mais cela suppose que le peuple ait cette propension à ne pas croire aux bateleurs d’estrades et autres illusionnistes, à ne pas être fasciné par leurs bobards.

De ce point de vue, le projet démocratique qui s’appuie sur la formation et l’information du citoyen n’a pas atteint, loin de là, les objectifs qu’il s’était fixé.

Non pas que ceux-ci soient erronés mais il fallait sans doute une volonté collective guidée par des élus investis dans cette mission de vraiment réaliser la liberté, l’égalité et la fraternité dans le respect de l’autre qui a souvent fait défaut malgré les réalisations indéniables des régimes qui s’appuient sur ces valeurs humanistes.

Résultat, aucune sagesse n’est là pour faire contrepoids à ces émotions négatives et à cette disposition à être dupé.

Et dans les périodes difficiles, cette absence de sagesse conduit les peuples à accepter de prendre le chemin d’aventures cataclysmiques.

Oui, en ce début de troisième millénaire, personne ne devrait parier sur la sagesse des peuples.

 

 


mardi 16 décembre 2025

Le Focus. Le retour au pouvoir de l’extrême-droite au Chili, première d’une longue série?


Les peuples ont-ils la mémoire courte ou sont-ils immatures pour la démocratie, telle est la question que l’on peut se poser après l’élection du candidat d’extrême-droite, José Antonio Kast, lors de la présidentielle avec plus de 58% des voix face à une candidate d’extrême-gauche, membre du Parti communiste qui soutiens les régimes dictatoriaux du Venezuela, de Cuba et jusqu’à la chute de Morales, celui de Bolivie.

Cerise sur le gâteau, Kast un admirateur de Pinochet et fils d’un ancien membre du parti nazi allemand!

En Allemagne, le parti néo-nazi AfD n’arrête pas de monter dans les sondages et lors d’élections – il est le deuxième parti du pays depuis les dernières législatives – comme si l’épisode hitlérien n’avait jamais existé.

En Italie, l’extrême-droite plus ou moins mussolinienne et post-mussolinienne est au pouvoir avec Meloni et Salvini et beaucoup d’Italiens n’ont jamais cessé de vénérer le Duce qui a un musée dédié à sa personne ;

En Espagne, Vox qui se veut l’héritier du franquisme est en train de se faire une place de choix dans le paysage politique du pays.

Ces quatre exemples ont un point commun: tous ces pays ont connu un épisode dictatorial voire totalitaire violent, liberticide et criminel au cours du 20e siècle et les voilà, à nouveau, qu’ils y replongent ou qu’ils s’apprêtent à le faire.

Et on ne parle pas des autres pays qui ont porté des autocrates d’extrême-droite au pouvoir comme les Etats-Unis avec Trump ou qui vont peut-être le faire lors des prochaines élections comme la France ou avec le duo Le Pen-Bardella, le Royaume-Uni avec Farage, qui n’ont pas connu de tels régimes auparavant (la France avec Pétain est un cas un peu particulier).

A la question posée ci-dessus, on pourrait répondre les deux!

Oui, les peuples ont la mémoire courte et on le sait depuis toujours.

Oui, les peuples sont immatures pour la démocratie et on le sait de plus en plus.

Avec cette double réponse se pose une problématique bien plus importante et cruciale pour l’avenir de la démocratie républicaine libérale.

Est-il encore possible d’inverser cette tendance qui semble inexorablement nous conduire dans un monde où ce régime sera gommé de la planète?

Ici, il n’y a pas de réponse évidente, voilà qui est plus que préoccupant.

Ajoutons que ce deuxième tour entre deux candidats de partis extrémistes nous fait penser à un scénario qui pourrait bien se produire en France en 2027…