Les Actualités sur Mondiaglobalisation

lundi 30 juin 2025

Editorial. L’IA, une amie qui nous veut du mal?


Les dangers de l'IA sont-ils en train de se matérialiser?

Avec la capacité de mentir et de manipuler l'utilisateur, certaines des dernières versions de l'IA posent un problème de taille et réénergise le débat de jusqu'où faut-il aller dans son développement et comment réellement la contrôler demain et après-demain.

Bien sûr, le dérapage possible de l'IA est une préoccupation depuis qu'elle a été créée et, surtout, qu'elle a été mise à la disposition de tous.

Mais l'on estimait généralement que le danger serait prégnant dans un avenir plus ou moins proche.

Or ce sera sans doute plus tôt au vu du comportement de ces nouvelles versions.

Pour l’instant, selon certains experts, il est encore possible d’encadrer le développement de l’IA pour qu’elle n’échappe pas à tout contrôle et afin de pouvoir éviter qu’elle devienne une arme léthale notamment vis-à-vis des valeurs humanistes et de la démocratie républicaine libérale.

Cependant lorsque cela était encore possible vis-à-vis du web puis des réseaux sociaux, le point de non-retour vers une utilisation quasi-incontrôlable dans un pays libre (la seule solution étant aujourd’hui de couper internet, ce que font certaines dictatures) a été allègrement dépassé, ce qui se produira avec une grande probabilité avec l’IA.

Peut-être reste-t-il une infime possibilité que le pouvoir politique et la société civile dans une prise de conscience forte puisse ouvrir un débat qui aboutisse à un encadrement qui fasse de l’IA un outil de libération et d’émancipation.

Mais il faut agir dès maintenant sans doute avec plus de célérité pour que l’IA serve l’humain et non pas se serve de lui.

 

 


dimanche 29 juin 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ce monde qui n’existe pas que veulent nous imposer extrémistes et populistes


Quand Trump veut remodeler le monde à ses fantasmes, il se raconte et nous raconte des balivernes et ses chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, il crée le chaos dans le monde réel.

Quand Xi veut remodeler le monde à ses fantasmes, il se raconte et nous raconte des balivernes et ses chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, il crée le chaos dans le monde réel.

Quand Poutine veut remodeler l’Europe à ses fantasmes, il se raconte et nous raconte des balivernes et ses chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, il crée le chaos dans le monde réel.

Quand Khamenei et ses proxys du Hamas, du Hezbollah et des Houthis veulent remodeler le Moyen-Orient à ses fantasmes, ils se racontent et nous racontent des balivernes et leurs chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, ils créent le chaos dans le monde réel.

Quand Netanyahu veut remodeler le Moyen-Orient à ses fantasmes, il se raconte et nous raconte des balivernes et ses chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, il crée le chaos dans le monde réel.

Quand Mélenchon et Le Pen veulent remodeler la France à leurs fantasmes, ils se racontent et nous racontent des balivernes et leurs chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, ils créent le chaos dans le monde réel.

Quand les complotistes et les négationnistes s’en prennent à la lutte contre le changement climatique et celle contre les virus et les bactéries tueurs, à la science et aux faits, ils se racontent et nous racontent des balivernes et leurs chances de succès sont inexistantes, pourtant, pour y parvenir, ils créent le chaos dans le monde réel.

Car leur monde dont ils nous parlent, celui dans lequel soi-disant nous vivons et dans lequel ils veulent nous faire vivre est un monde qui n’existe pas.

Le monde tel qu’ils le voient est une construction idéologique sans aucune prise à la réalité et le monde qu’ils nous vendent est une illusion.

Et cette illusion recèle des dangers colossaux pour l’Humanité et son existence, surtout pas ce havre de paix qu’ils prétendent vouloir nous imposer.

Leur projet de faire notre «bonheur» en décidant pour nous est celui de toutes les idéologies concentrationnaires que des esprits dérangés ont sans cesse imaginé au cours de l’Histoire.

Avec les catastrophes que l’on connait.

Et avant que ces dernières surviennent, c’est le chaos qui s’installe petit à petit, qui irrigue lentement mais sûrement la société avec, en appui, toutes les techniques les plus modernes de communication.

Ce monde qui n’existe pas, nous sommes pourtant obligés de le subir et d’en supporter les conséquences.

Ce sont les Ukrainiens qui sont assassinés par Poutine; ce sont les Israéliens qui sont massacrés par Khamenei; ce sont les Gazaouis qui meurent de faim par Netanyahu; ce sont les Ouïghours qui sont mis dans des camps de concentration par Xi et ainsi de suite.

Et ce sont les risques de plus en plus prégnants que le monde réel soit engloutit par ce monde qui n’existe pas.

Alexandre Vatimbella

 




samedi 28 juin 2025

Le Focus. Union européenne: la mobilisation anti-Orban peut-elle provoquer la chute de l’autocrate?


La présence de la Hongrie d’Orban dans l’Union européenne est, à la fois, une inconséquence mais aussi une totale contradiction pour les valeurs que celle-ci défend et, in fine, un danger de chaos, voire existentiel.

Bien sûr, Viktor Orban n’est pas tout le peuple hongrois et n’est pas non plus la Hongrie.

Certains prétendent ainsi que si l’autocrate corrompu était mis dehors de l’UE, ce serait sanctionner un peuple et un pays.

Sans doute, mais à ce compte-là on peut dire que Hitler était dans la même situation tout comme Mussolini et que c’est le cas de Poutine ou de Xi, d’Erdogan ou de Khamenei.

D’autant qu’il pourrait y avoir une mesure de suspension de la Hongrie qui ferait en sorte de priver le pays de sa qualité de membre et de pouvoir avoir au chapitre, en fait, de bloquer le fonctionnement de l’Union comme le fait quasi-systématiquement Orban et de faire du chantage afin de bénéficier encore des bienfaits de celle-ci tout en l’insultant sans cesse auprès de ses électeurs.

C’est possible d’autant que des mesures de rétorsion ont déjà été prises comme le blocage de l’aide financière à la Hongrie dans le cadre du plan de relance économique adoptée après la pandémie de la covid19.

Un des derniers méfaits de l’autocrate a été de prendre des mesures répressives contre la communauté LGBTQ ce qui a occasionné une mobilisation à travers l’Europe qui se traduit aujourd’hui par la présence de nombreuses personnalités politiques lors de la Pride de Budapest qui se déroulera sous haute tension, sachant que le maire de la ville est le principal opposant d’Orban.

C’est évidemment une action symbolique mais néanmoins forte et surtout, peut-être, le début d’une mobilisation qui dépasserait les milieux politiques pour toucher les individus à travers les vingt-sept.

Dans le lot des autocrates qui font honte à l’UE et qu’il serait bon de sanctionner, il ne faut pas non plus oublier le cas du slovaque Robert Fico qui, en plus, est le seul leader européen à avoir assisté à la parade du 8 mai de Poutine aux côtés de tous les dirigeants des régimes totalitaires les plus répressifs de la planète, de la Chine au Venezuela en passant par la Corée du Nord, la Biélorussie ou l’Iran.

En commençant à transiger sur ses valeurs, l’Union européenne est loin de se sauver en évitant une grave crise interne, au contraire, elle montre sa faiblesse qui, tôt ou tard, se retournera contre elle.


vendredi 27 juin 2025

Commentaire. Non, le prochain maire de New York ne sera pas automatiquement un socialiste pro-palestinien


Ce n’est guère étonnant que le New York Times considère la victoire du socialiste Zohran Mamdani, inconnu largement du grand public, lors de la primaire démocrate pour désigner le candidat à la mairie de New York comme un «tremblement de terre» politique.

D’abord parce que Mamdani représente tout ce que le quotidien désormais soutient, une gauche woke, propalestinienne et tout ce qu’il rejette, le Centre et la modération.

Ensuite, parce qu’il est vrai que la victoire d’un musulman socialiste dans une ville qui a connu le 11 septembre, qui compte près de 2,5 millions de juifs (ce qui en fait la première ville juive de la planète), la plupart votant démocrates et qui choisit généralement des modérés comme édiles mais pas toujours et au moment où le Parti démocrate n’a pas encore digéré sa défaite lors des élections générales de 2024 et se cherche une voie entre ses ailes droitières, centristes et socialistes, est autant une surprise qu’un possible chamboulement du paysage politique.

Ainsi, après le tournant vers l’extrême-droite du Parti républicain, le Parti démocrate a su résister jusqu’à présent à une prise de pouvoir de son aile gauche où l’on trouve notamment la représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez, soutenue par l’ancien candidat à la présidentielle, Bernie Sanders (dont on rappelle qu’il n’a jamais été démocrate).

Mais avec la nouvelle présidence de Trump et ses tentatives d’instaurer une autocratie aux Etats-Unis, il est vrai qu’il y a une radicalisation chez les démocrates, un souhait des républicains qui pensent ainsi les éloigner du pouvoir pendant longtemps si cette aile gauche parvient à prendre le parti.

Pour autant, la victoire de Zohran Mamdani n’est pas encore ce tremblement de terre espéré ardemment par le New York Times.

D’abord parce que le décompte des voix dans un scrutin à choix multiples (avec la possibilité de désigner plusieurs candidats ce qui entraîne des pondérations) n’est pas encore terminé.

Mais si le socialiste devait être le candidat officiel du Parti démocrate, ce qui semble probable, rien ne garantit sa victoire.

Oui, New York est une ville de centre gauche où le Parti démocrate est dominateur depuis longtemps et les scores de Trump sont assez ridicules sauf dans le borough de Staten Island (encore qu’il a réuni plus de votes en 2024 qu’en 2016 ou 2020).

En revanche, les maires sont loin d’être toujours des démocrates.

Ainsi, si l’on prend les cinq derniers maires, trois étaient démocrates (Bill Dinkins, Bill de Blasio et l’actuel en poste, Eric Adams, bien que son appartenance au parti soit en suspens depuis les accusations de corruption et l’immunité que lui a procurée Trump…), deux étaient républicains (le droitiste radical puis trumpiste déplorable Rudy Giuliani et le centriste Mike Bloomberg qui, lors de son second mandat, était devenu «independent» lors des deux suivants).

Par ailleurs, même si Mamdani est le candidat et l’emporte, la pratique du pouvoir d’anciens maires se définissant également comme socialistes ou très à gauche, comme Bill de Blasio, a été loin de répondre aux canons du socialisme…

Pour expliquer, en partie, la victoire de Mamdani, rappelons que lors des primaires, que ce soient celles des démocrates ou des républicains, ce sont surtout les plus ultras et les plus extrémistes qui se mobilisent le plus, ce qui donne, à New York, une prime aux plus à gauche du côté des démocrates même si ça ne garantit pas toujours qu’ils l’emportent.

De même, le fait que son principal adversaire était l’ancien gouverneur de l’Etat, Andrew Cuomo, l’a certainement aidé puisque celui-ci avait dû démissionner de son poste après des allégations d’harcèlements sexuels contre plusieurs de ses collaboratrices.

Un Cuomo qui n’a pas écarté de se présenter comme «independent» et qui pourrait in fine être le vainqueur.

Ainsi, si Mamdani part aujourd’hui favori, la route est encore longue pour lui avant de s’installer à la mairie de New York.


jeudi 26 juin 2025

Le Focus. Destruction des sites nucléaires iraniens: qui croire?


Succès ou pas, telle est la question qui se pose après les bombardements ordonnés par Trump sur les sites nucléaires iraniens.

Evidemment, l’extrémiste populiste toujours dans l’outrance, l’autocongratulation et la réécriture des faits, s’est extasié devant une opération qui aurait changé la face du monde, un peu comme les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, a-t-il expliqué le plus sérieusement du monde…

Il devait d’autant plus faire son service après-vente qu’un rapport des renseignements militaires américains est venu contredire son emphase en estimant que les dégâts n’étaient pas aussi importants qu’il tentait de le faire accroire.

Furieux Trump a immédiatement répliqué en faisant donner l’artillerie lourde de ses mignons et de ses soutiens, de son secrétaire d’Etat à la défense au Premier ministre israélien en passant par le directeur de la CIA – nommé par lui – ainsi que les médias d’extrême-droite et/ou pro-israéliens.

De même, il a prétendu que des agents du Mossad – sans doute bien meilleurs selon lui que ses propres services secrets – se sont rendus sur place et ont constaté une «destruction absolue» des sites sans évidement que ce soit démontrable pour l’instant.

Et il a même reçu un soutien pour le moins inattendu mais, en réalité, compréhensible du régime iranien qui a déclaré que ses installations ont été «considérablement endommagées» tout en affirmant néanmoins que son stock d’uranium enrichi n’avait pas été détruit.

Qui croire?

A part le renseignement américain qui parle de peu de dégâts, tous les autres, Trump, le Parti républicain, Netanyahu et ses soutiens ainsi que le régime iranien ont tout intérêt à prétendre que l’opération «marteau de minuit» a été un succès pour des raisons différentes.

Trump, on l’a dit, pour sa propre gloire, Netanyahu pour justifier, à la fois, son attaque de l’Iran puis son acceptation d’un cessez-le-feu et le régime des mollahs pour dissimuler ses installations qui n’auraient pas subi de destruction qui, si c’était finalement avéré, nécessiterait peut-être une nouvelle opération militaire.

D’ailleurs, non seulement, le Parlement iranien a décidé de mettre un terme à l’accord avec l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui ne pourra donc pas vérifier l’étendu des dégâts mais on a appris des experts qui suivent la question qu’il existe un autre site qui n’a pas été bombardé par les Américains et qui se trouve enfoui à plus de 140 mètres sous terre, celui de Kuh-e Kolang Gaz La et qui pourrait être le réel centre de confection de la bombe.

Dans ce genre d’affaire, avant d’avoir les preuves définitives de ce qui s’est réellement passé, la raison ainsi que la sagesse est d’être plus enclin à croire ceux qui n’ont aucun intérêt dans l’affaire à dire ou non qu’il s’agir d’un succès pour des raisons personnelles, politiques ou idéologiques, en l’occurrence, le renseignement militaire américain.

L’histoire des conflits s’accompagne toujours d’une intense propagande et est remplie de fausses informations qui servent les protagonistes.

On ne peut donc faire confiance à une version officielle, surtout quand elle manque de preuves incontestables.

Surtout quand elle vient de Trump…

Mais n’est-ce pas lui qui nous montre la voie en mettant systématiquement en doute tout ce qui ne va pas dans son sens même quand les preuves incontestables sont au rendez-vous?!


mercredi 25 juin 2025

Le Focus. Est-ce vraiment une victoire pour Trump et quelle victoire?


Si l’on en croit le narratif de Trump lui-même, il a anéanti le programme nucléaire iranien, affaibli le régime des mollahs et imposer un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, de quoi, selon ses profonds espoirs, obtenir le prix Nobel de la paix comme Barack Obama en son temps.

Qu’en est-il?

D’abord, Trump décide de bombarder l’Iran alors même que les services de renseignements américains avaient conclu que ce pays n’était pas prêt à avoir la bombe nucléaire avant longtemps.

Trump ne les a pas écoutés parce qu’il avait «le sentiment» qu’il y avait matière à bombarder!

Il a donc décidé d’une éventuelle guerre uniquement par un ressenti…

Pas de quoi pavoiser.

Ensuite, Trump n’a été qu’un faire-valoir de Netanyahu qui, lui, à l’inverse des services de renseignements au service du Président des Etats-Unis, a réussi à le convaincre de bombarder l’Iran pour ses propres intérêts politiciens.

Toujours pas de quoi pavoiser.

De plus, le régime iranien est toujours en place, il n’a renié aucun de ses objectifs intérieurs et extérieurs et personne ne peut dire actuellement dans quel état est exactement son programme nucléaire.

Car, selon le New York Times citant un rapport classifié, si «l’attaque a scellé les entrées de deux installations nucléaires», en revanche elle «n’a pas fait s’effondrer les bâtiments souterrains» si bien que les proclamations de victoire de Trump et de ses mignons étaient «exagérés»...

Tout cela est bien loin de certains messages de Trump qui affirmait que ce régime était en fin de course et qu’il allait s’effondrer.

Quant au cessez-le-feu de Trump a imposé à Israël et l’Iran, il est bien trop tôt pour savoir s’il tiendra mais il a déjà été violé par les deux pays justes après que Trump se soit félicité de l’avoir imposé!

Ce qui a carrément enragé l’extrémiste populiste de la Maison blanche qui s’en est pris vertement à Netanyahu et qui a demandé aux Israéliens «de se calmer»!

Tout cela relativise beaucoup les autocongratulations de Trump et les félicitations de nombre de commentateurs dont les analyses manquent beaucoup de recul et de profondeur.

Et puis, victoire ou pas dans cette séquence, reste que les échecs de Trump sont légion depuis le début de son deuxième mandat.

En matière de politique étrangère, ils sont nettement plus importants que son «succès» au Moyen-Orient avec son incapacité à stopper l’agression de Poutine contre l’Ukraine et à faire le début du début d’une paix, ses très mauvaises relations avec les alliés historiques des Etats-Unis, son inaptitude à régler la crise de Gaza, l’absence d’une position vis-à-vis de la Chine, pourtant principale menace pour le monde libre et ainsi de suite.

Pour finir, si vraiment le programme nucléaire iranien a été détruit, il faut évidemment s’en féliciter, de même que si le régime des mollahs a été réellement affaibli.

Mais attendons pour en être sûrs.